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574 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
tangulaire, I, I. Ils servent à échauffer préa combinaison de sulfate de chaux et de sul
lablement l’air qui doit s’introduire sous fate de soude, combinaison insoluble dans-
les grilles des foyers, G, G. Cet air parcourt l’eau.
les conduits I dans toute leur longueur, L’ouvrier saunier, armé d’ün long râble,
et ne s’introduit sous le cendrier, G, qu’a- retire le schlot de la liqueur bouillante, et
près s’ctre considérablement échauffé. Ainsi le dépose dans de petits augets en tôle per
alimenté par de l’air chaud, le charbon donne cés de trous, qui sont suspendus au-dessus
plus de chaleur, et le foyer n’est pas refroidi. de la liqueur bouillante. Par ce moyen, la
Pour donner une idée de la façon dont petite quantité de chlorure de sodium que
sont disposées les hottes par-dessus les four retient le schlot est dissoute par les vapeurs
neaux, nous donnerons ici (fig. 355) la coupe d’eau qui se dégagent de la chaudière, et
de la hotte en planches des chaudières d’é retombe dans cette meme chaudière.
vaporation employées dans les salines de Cette opération porte le nom de schlotage.
Bavière. B, D, sont les hottes, composées de Au bout de 15 à 20 heures, on introduit
parties rectangulaires prismatiques, B, et dans la chaudière de nouvelles eaux salées
d’une partie pyramidale, D. Ces hottes qui provenant de la source, de manière à réta
surmontent les chaudières, A, A, ne portent blir le niveau de l’eau qui s’était abaissé
pas, ainsi que nous l’avons dit, sur la chau par évaporation. Cette nouvelle eau salée
dière même. Elles sont supportées, en par donne un second schlot que l’ouvrier enlève
tie, par des montants sur les massifs en ma avec son redable, et réunit au premier. Le
çonnerie de ces chaudières, et en partie par second schlotage dure 8 à 10 heures.
des montants recourbés,/, <7, reliés par leur L’opération qui termine s’appelle le sali
extrémité supérieure à la charpente du bâ nage. Elle consiste à achever l’évaporation
timent. et à transvaser le liquide dans des bassins
où le sel doit cristalliser. Le salinage dure
Suivons maintenant l’évaporation des dis plusieurs jours.
solutions salines dans les chaudières. 11 y Le sel cristallise en trémies si l’on n’a pas
a là une série de phénomènes qu’il importe troublé sa cristallisation, et en grains plus
de mettre en relief. ou moins fins si on l'a empêché de cris
Quand l’eau commence à bouillir, on voit talliser, en poussant plus ou moins le feu, ou
s’y produire tout aussitôt une écume, pro en agitant la liqueur pendant les derniers
venant des matières organiques contenues temps de l’évaporation.
dans l’eau de la source salée, matières que Pendant la fin de l’évaporation, une cer
l’ébullition coagule ou décompose. Quelques taine quantité de schlot continue de se for
saliniers jugent bon d’ajouter un peu de mer, et s’attache au fond des chaudières.
sang de bœuf, c’est-à-dire d’albumine, pour Au bout de 12 ou 15 cuites il faut détacher
hâter la séparation de cette matière coagu ce schlot, car les chaudières ainsi encroû
lable, de même que dans les sucreries on tées conduiraient mal la chaleur, et don
clarifie avec de l’albumine les liqueurs su neraient lieu à des soubresauts pendant
crées cristallisables. l’évaporation. Ce dépôt, connu sous le nom
L’évaporation continuant, il se fait un ^'écailles, s’enlève à coups de ciseaux, non
dépôt abondant de sulfate de chaux. Ce sel sans dommage pour la chaudière.
se combine avec du sulfate de soude et forme
ce composé, si connu dans les salineries,qui Comme le chlorure de sodium n’est guère
porte le nom de schlot. Le schlot est une plus soluble à chaud qu’à froid, on ne peut