Page 573 - Les merveilles de l'industrie T1
P. 573

INDUSTRIE DU SEL.                                 569






































                             Fig. 353. — Batiment de graduation de la saline de Salzbourg.


         servent à former chaque côté de la rigole ;   Il serait inutile de pousser l'évaporation
         et l’on peut, d'en bas, faire mouvoir ces   plus loin, car la quantité d’eau qui pourrait
         planches au moyen d’une manivelle. En     s’évaporer ne représenterait pas la perte
         élevant l’une ou l’autre de ces planches per­  qu’on éprouve pendant cette chute, par l’ef­
         cées de trous, on fait écouler l’eau sur l’un ou   fet du vent, qui, disséminant toujours au loin
         sur l’autre du côté des fagots, selon le vent   une partie du liquide, en fait perdre une
         qui souffle. L’eau salée tombe, de cette   quantité notable.
         manière, sous forme de petits filets, sur les   Quand l’eau est arrivée à ce degré de den­
         fagots d’épines ; elle s’éparpille dans sa   sité, il faut terminer son évaporation au
         chute, et mouille toute la surface des fagots,   moyen du feu.
         en présentant une grande surface à l’action   Le bâtiment de graduation est ordinaire­
         du vent.                                  ment partagé en deux parties, dans le sens
           Une seule chute ne suffirait pas pour ame­  de sa longueur. On fait couler sur la pre­
         ner l’eau à la densité nécessaire. Après la   mière rangée de fagots les eaux sortant de
         première chute, une pompe reprend donc    la source, et dans la deuxième celles qui ont
         la même eau, dans le bassin où elle s’est ras­  subi une première chute. Les pompes sont
         semblée en tombant des broussailles, et elle   placées dans l’intervalle des deux rangées ;
         la ramène sur une autre série de fagots.  elles sont mues ordinairement par une roue
           Au bout de sept à huit de ces chutes succes­  hydraulique.
         sives, l’eau a atteint une densité représentée
         par 14 à 20 degrés de l’aréomètre de Baume.  Pour donner un exemple du degré decon-
                 T. i.                                                            72
   568   569   570   571   572   573   574   575   576   577   578