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382 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
A Salins, Arc et Grozon, on ne fabrique sommation de combustible n’est pas plus
que du sel fin ou sel de vingt-quatre heures. considérable pour le finfin obtenu par
La durée des campagnes est de dix à vingt ébullition que pour le fin obtenu par simple
jours. évaporation. Comme à Montmorot, on con
state que les sels d’évaporation coûtent d’au
Les eaux mères qui restent dans la tant plus en combustible qu’ils sont plus
chaudière après une campagne, sont, comme gros.
nous l’avons dit, quelquefois utilisées et le A Montmorot un mètre carré de surface
plus souvent perdues. Dans lessalines du Jura de poêle produit par 24 heures :
et du Doubs (à Montmorot, Salins, Grozon et
Arc), les eaux mères sont utilisées; on les di Sel gros....................... 13 kilogrammes.
Sel moyen................... 32' —
rige dans des cristallisoirs en bois, où elles
Sel fin........................... 55 —
laissent déposer du sulfate de soude. Des eaux Sel finfin....................... 75 —
mères de ce sulfate de soude lui-même, on
peut retirer, par ébullition, du chlorure de Passons aux salines du département des
sodium impur, qui n’est bon que pour la Basses-Pyrénées.
fabrication des produits chimiques ; puis, Ces salines n’ont pas une grande impor
par refroidissement et cristallisation, du tance quant à leur production, qui ne dé
chlorure double de potassium et de magné passe pas 90 à 100 tonnes par année ; mais
sium. elles sont un précieux aliment de travail
Le traitement des eaux mères, à Montmo- pour une population extrêmement pauvre.
rot, Salins, Grozon et Arc, n’a aucune im Les salines, au nombre de 8, dans le dé
portance. Le seul produit qu’on en retire partement des Basses-Pyrénées, dont six à
est le sulfate de soude. Encore n’en fabri Briscous, une àOrthez, l’autre à Salies, sont
que-t-on, dans ces quatre salines, que 13 à à très-peu de distance les unes des autres,
20 tonnes par an. Ce sulfate de soude est dans l’arrondissement de Bayonne. Elles
raffiné par une seconde cristallisation, et sont placées sur un banc de sel gemme tra
vendu comme produit pharmaceutique. versé par des sources dont l’eau se charge
A Salins, la majeure partie des eaux de sel. L’exploitation se fait au moyen de
mères est livrée à l’établissement de bains, trous de sonde. L’eau qu’élèvent les pompes
qui l’emploie comme agent médicinal. marque de 23 à 25 degrés à l’aréomètre.
A Gouhenans, les eaux, étant exemptes de Les procédés de fabrication sont les
sulfate de soude, n’ont aucune valeur. mêmes que dans l’Est, mais ils sont moins
perfectionnés.
La consommation de combustible est Dans une autre localité des Basses-Pyré
naturellement d’autant plus élevée que nées, à Villefranque, on extrait le sel gemme
les eaux sortant des trous de sonde sont par une galerie de mine, et l’on opère sa
moins riches en seL A Montmorot, on dissolution à la surface du sol.
consomme, par tonne de sel lin ou fin- On procède différemment pour cette dis
fin, 300 kilogrammes de houille de Saint- solution, selon que le sel gemme extrait de
Etienne. La consommation est un peu plus la mine est menu ou gros. Le sel menu est
considérable pour le sel moyen et surtout beaucoup plus soluble que le gros, parce que,
pour le sel gros. A Gouhenans, on consomme dans l’exploitation du gîte de sel gemme, les
moyennement 750 kilogrammes de cette fractures des blocs se font de préférence dans
houille par tonne de sel produit. La con les points les plus terreux. Pour dissoudre le