Page 586 - Les merveilles de l'industrie T1
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382                  MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.


                      A Salins, Arc et Grozon, on ne fabrique   sommation de combustible n’est pas plus
                    que du sel fin ou sel de vingt-quatre heures.   considérable pour le finfin obtenu par
                    La durée des campagnes est de dix à vingt   ébullition que pour le fin obtenu par simple
                    jours.                                    évaporation. Comme à Montmorot, on con­
                                                              state que les sels d’évaporation coûtent d’au­
                        Les eaux mères qui restent dans la    tant plus en combustible qu’ils sont plus
                    chaudière après une campagne, sont, comme   gros.
                    nous l’avons dit, quelquefois utilisées et le   A Montmorot un mètre carré de surface
                    plus souvent perdues. Dans lessalines du Jura   de poêle produit par 24 heures :
                    et du Doubs (à Montmorot, Salins, Grozon et
                    Arc), les eaux mères sont utilisées; on les di­  Sel gros....................... 13  kilogrammes.
                                                                  Sel moyen................... 32'   —
                    rige dans des cristallisoirs en bois, où elles
                                                                  Sel fin........................... 55   —
                    laissent déposer du sulfate de soude. Des eaux   Sel finfin....................... 75   —
                    mères de ce sulfate de soude lui-même, on
                    peut retirer, par ébullition, du chlorure de   Passons aux salines du département des
                    sodium impur, qui n’est bon que pour la   Basses-Pyrénées.
                    fabrication des produits chimiques ; puis,   Ces salines n’ont pas une grande impor­
                    par refroidissement et cristallisation, du   tance quant à leur production, qui ne dé­
                    chlorure double de potassium et de magné­  passe pas 90 à 100 tonnes par année ; mais
                    sium.                                     elles sont un précieux aliment de travail
                      Le traitement des eaux mères, à Montmo-   pour une population extrêmement pauvre.
                    rot, Salins, Grozon et Arc, n’a aucune im­  Les salines, au nombre de 8, dans le dé­
                    portance. Le seul produit qu’on en retire   partement des Basses-Pyrénées, dont six à
                    est le sulfate de soude. Encore n’en fabri­  Briscous, une àOrthez, l’autre à Salies, sont
                    que-t-on, dans ces quatre salines, que 13 à   à très-peu de distance les unes des autres,
                    20 tonnes par an. Ce sulfate de soude est   dans l’arrondissement de Bayonne. Elles
                    raffiné par une seconde cristallisation, et   sont placées sur un banc de sel gemme tra­
                    vendu comme produit pharmaceutique.       versé par des sources dont l’eau se charge
                      A Salins, la majeure partie des eaux    de sel. L’exploitation se fait au moyen de
                    mères est livrée à l’établissement de bains,   trous de sonde. L’eau qu’élèvent les pompes
                    qui l’emploie comme agent médicinal.      marque de 23 à 25 degrés à l’aréomètre.
                      A Gouhenans, les eaux, étant exemptes de   Les procédés de fabrication sont les
                    sulfate de soude, n’ont aucune valeur.    mêmes que dans l’Est, mais ils sont moins
                                                              perfectionnés.
                      La consommation de combustible est        Dans une autre localité des Basses-Pyré­
                    naturellement d’autant plus élevée que    nées, à Villefranque, on extrait le sel gemme
                    les eaux sortant des trous de sonde sont   par une galerie de mine, et l’on opère sa
                    moins riches en seL A Montmorot, on       dissolution à la surface du sol.
                    consomme, par tonne de sel lin ou fin-      On procède différemment pour cette dis­
                    fin, 300 kilogrammes de houille de Saint-   solution, selon que le sel gemme extrait de
                    Etienne. La consommation est un peu plus   la mine est menu ou gros. Le sel menu est
                    considérable pour le sel moyen et surtout   beaucoup plus soluble que le gros, parce que,
                    pour le sel gros. A Gouhenans, on consomme   dans l’exploitation du gîte de sel gemme, les
                    moyennement 750 kilogrammes de cette      fractures des blocs se font de préférence dans
                    houille par tonne de sel produit. La con­  les points les plus terreux. Pour dissoudre le
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