Page 140 - Bouvet Jacques
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« est bien naturel, vous verrez que, lorsqu'elle
« aura été opérée, tout ira bien et que vous serez
« content.
cc Je suis, avec une respectueuse considération,
<c Monsieur,
cc Votre très humble serviteur,
cc Signé : t C.-F., évêque d'Annecy. »
L'ordonnance épiscopale devait être affichée,
trois jours consécutifs, à la porte de l'église de
Saint-Maurice; mais l'état des esprits exigea des
précautions. cc Il est à propos de la lever chaque
« nuit, afin qu'il ne lui mésarrive pas, » recom-
manda M. Buttet, aumônier de Mgr de Thiollaz.
Autant M. Bouvet avait cherché à détourner ces
mesures, avant qu'elles fussent décrétées, autant il
mit d'empressement à s'y conformer, dès qu'elles
lui furent notifiées. Il ne songea point à inciden-
ter ; il détestait les contestations et le scandale ; il
fit les annonces au prône et les affiches prescrites
les 28, 29 et 30 novembre, calma les esprits, ad-
ministra les deux paroisses jusqu'au 7 janvier
1825, jour où l'église de Notre-Dame fut consacrée
par l'évêque et où M. Tissot, son premier curé, en
prit possession.
Pour se distraire de ses déplaisirs, M. Bouvet,
l'homme de la foi, se livra tout entier à ses nou-
veaux devoirs. Comment à un âge déjà si avancé,
entreprendra-t-il l'administration spirituelle et
temporelle d'une nouvelle et grande paroisse ?
Comment se plier à une pareille étude, à de tels
travaux et en espérer le succès ?