Page 137 - Bouvet Jacques
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frage au Chapitre, droit que la bulle d'érection
du diocèse attribuait aux deux curés d'Annecy.
Ce n'est pas que ce prêtre, si modeste et si simple,
tînt personnellement à aucune distinction ni à
aucun privilège. Mais, d'en être dépouillé sur les
instances réitérées et pressantes de son évêque, à
l'âge de soixante-quatorze ans, quand il pouvait
se rendre le témoignage de n'avoir pas démérité ;
quand il était à craindre qu'une pareille exclusion
ne fût interprétée comme une preuve de défiance
et de défaveur, capable de nuire au succès du mi-
nistère paroissial, ce devait être pour M. Bouvet un
procédé pénible et amer. Mais il n'a consigné sur
ce point aucune remarque, encore moins aucune
doléance. Il y a donc tout lieu de croire qu'il a
mis tranquillement au pied de la croix cette petite
mortification.
L'érection de la paroisse de Notre-Dame deve-
nait indispensable, dès l'instant que Mgr de
Thiollaz ne voulait plus que sa cathédrale conti-
nuât à être église paroissiale. Mais combien dut
être douloureux pour M. Bouvet le sacrifice qui
allait en être la conséquence 1
L'église de Notre-Dame, soit l'ancienne Collé-
giale, se trouvant située au nord-ouest de celle de
Saint-Maurice, Mgr de Thiollaz crut devoir chan-
ger toute la circonscription de cette dernière pa-
roisse. Dès 1803, elle était la paroisse d'Annecy-
nord ; dès 1824, elle allait devenir la paroisse
d'Annecy-sud; elle devait pour cela pivoter sur
son axe et changer diamétralement cJ,e pôle. Il en
résultait que la presque totalité de ses paroissiens