Page 133 - Bouvet Jacques
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\c MONSEIGNEUR,
te Les époques auxquelles se rattache le bonheur
« des peuples se font toujours longtemps atten-
cc dre. Le monde soupira pendant quarante siè-
·cc cles, avant de voir paraître le Sauveur qui lui
cc avait été promis. Il y a quarante ans, Monsei-
cc gneur, que ce diocèse poussa ses premiers sou-
{< pirs vers l'évènement qui comble aujourd'hui
{< nos vœux. Lorsque l'héritage de saint François
u de Sales, après avoir passé entre les mains des
« Jean d'Arenthon, des Rossillon, des de Chau-
cc mont, parvint à celles de Jean-Pierre Biard,
« nous osions déjà espérer qu'il serait ensuite con-
« fié aux vôtres. La Providence en jugea autre-
« ment, et, pour adoucir nos regrets, sans nuire à
« nos espérances, elle nous donna encore les
cc Paget, les de Mérinville, les de Salles. Ah ! sans
cc doute, l'histoire de notre pays consacrera notre
cc reconnaissance pour ces vénérables prélats. Mais
cc enfin, vous voilà, Monseigneur ! et nos cœurs,
« en ce jour, ne sauraient se livrer à d'autre sen-
« timent qu'à celui de notre bonheur.
cc C'est à travers des vicissitudes sans nombre
« que vous nous êtes rendu. Nos alarmes, nos
« vœux vous ont suivi dans les prisons, dans
«-l'exil, dans toutes les régions qui vous ont
cc accueilli : J'ose le dire, Monseigneur, nos vœux
« vous ont ramené : ils étaient trop ardents, trop
« légitimes ; ils ont été trop constants pour que le
cc ciel ne les exauçât pas. Et même, à cette époque
« encore récente, où la crainte que vous éprou-