Page 128 - Bouvet Jacques
P. 128
•
- 117 -
« Dans la nuit du 26 au 27, ils se sont repliés
« encore, les uns par les Beauges, les autres par
« Alby, et, le 27 au soir, le général Zechmeister
« est rentré à Annecy avec sa troupe autrichienne,
cc fort irritée contre les habitants d'Annecy, sous
cc prétexte que, lors de leurs retraites précédentes,
cc des particuliers de cette ville leur avaient tiré
« des coups de fusil ou lancé des pierres, et que
11 d'autres, s'étant armés spontanément, s'étaient
« joints aux Français contre eux. On voulait
« incendier la ville. n
M. Bouvet ne marque pas, mais la reconnais-
sance des habitants se souvient encore que ce
désastre fut épargné à leur ville par les prières
que portèrent au général autrichien trois person-
nages bien choisis : l'abbé de Saint-Marcel, pré-
cepteur des princes de Savoie ; M. le docteur
Despine, médecin de Meyer, et M. Bouvet, qui,.
dans l'Assemblée des Allobroges, n'avait pas voté
pour l'annexion à la France.
cc Cette nuit, continue M. Bouvet, du 27 au 28,
cc s'est passée au milieu du tumulte et du pillage,
cc dans les faubourgs surtout et aux environs ; ce
cc qui a plongé tout le monde dans la désolation
cc et l'effroi, et beaucoup de petits particuliers
« dans la misère.
« Le 11 avril, après dix heures du soir, au son
<( des boîtes, de la musique et des cloches, et à
« la lueur des flambeaux, il a été publié en grande
cc pompe, par Annecy, de la part du comte Bubna,
cl que la prise de possession de Chambéry avait
cc été faite au nom du roi de Sardaigne ; que Na-