Page 144 - Bouvet Jacques
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« ils ont été surmontés et couverts d'un dôme
« que couronne une lanterne et que domine une
<< belle croix en fer. »
Le total de ces dépenses a atteint le chiffre de
dix-neuf mille francs. Comment y faire face ?
Personnellement, ce bon curé n'avait réalisé au-
cune économie; il n'avait que son mobilier et son
crédit. Quel fonds faire sur la fabrique ? Depuis
la Restauration, le gouvernement sarde avait
supprimé le décret impérial de 1809, et, jusqu en
1836, il n'y eut qu'un simulacre de fabrique, com-
posé du curé du lieu et de deux ecclésiastiques de
l'archiprêtré. Jamais Mgr de Thiollaz ne consentit
à ce que l'élément laïque y fût introduit, et le
Man if este du Sénat de Savoie, en date du 22 août
1825, qui seul donnait action civile, ne fut jamais
mis en pratique dans le diocèse d'Annecy. Le
Conseil de ville, quoique invité à la reddition des
comptes du curé, refusait d'y assister, par la
raison << que la fabrique n'étant pas organisée sui-
vant ledit Manifeste, aucun membre du Conseil
de ville ne peut ni ne doit y prendre part ni la re-
connaître. »
C'était là une situation très fausse; M. Bouvet
ne l'avait pas créée; il la subissait, au risque d'en
être victime ; car les travaux marchaient en son
nom.
Sur la somme de dix-neuf mille francs qu'il
devait, il en avait déjà payé une partie assez no-
table, au moyen de dons à ce destinés, d'un rem-
boursement de sept cents francs que la ville de-
vait encore, et de revenus ordinaires, soit excé-
dants de la fabrique. Au mois de juin 1829, une