Page 147 - Bouvet Jacques
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biens naguère sacrés. Il céda donc, et déménagea
le 24 juin 1828.
Il parcourait alors sa soixante-dix-septième
année. Quoique ses facultés intellectuelles n'eus-
sent point baissé, néanmoins son tempérament, par
le laps des ans, par les infirmités dont il avait con-
tracté le principe pendant les épreuves de la Ré-
volution, avait subi de graves atteintes. Souvent,
jusqu'alors, il avait ressenti des douleurs rhuma-
tismales et des atteintes de goutte ; mais la force
de son tempérament et l'énergie de sa volonté ne
tardaient pas à réagir contre le mal, et bientôt
on le voyait reparaître dans son église ou autour
de ses malades. Il marchait péniblement, appuyé
sur son bâton de vieillesse et faisant entendre une
respiration bruyante.
On aimait à le voir reparaître ; sa présence, ses
bonnes paroles réjouissaient toujours ses parois-
siens; on s'était fait un besoin de lui, et son église
paraissait vide quand on ne l'y voyait pas.
Depuis 1803, lui seul rédigeait tous les registres
des naissances, mariages et décès ; le 28 octobre
1829, il inscrivit encore un acte mortuaire.
Ce devait être le dernier. Dès lors, de poignantes
douleurs le clouèrent alternativement sur sa
couche ou sur son fauteuil ; il touchait visible-
ment au terme de sa carrière.
Mais, avant de fermer les yeux à ce patriarche,
jetons un coup d'œil en arrière sur cette vie si
pleine ; étudions plus intimement son caractère,
ses habitudes privées et publiques, en un mot
les vertus qui ont embelli cette longue existence
:sacerdotale.