Page 146 - Bouvet Jacques
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cains, où M. Ranguis, le dernier curé avant la
Révolution, avait habité quelques mois. Ces ten-
tatives échouèrent.
Le 19 juin 1818, le Conseil communal adressa
au roi Victor-Emmanuel une supplique, <c pour
<c qu'il lui plût, par un effet particulier de ses
<c grâces et de sa munificence toute royale, aban-
« donner, à titre gratuit, à la ville d'Annecy, une
<c petite partie de l'ancien couvent de Saint-Domi-
« nique ... , pour être exclusivement affectée au
« logement des révérends curé et vicaires de
« l'église paroissiale de Saint-Maurice. »
Cette nouvelle démarche resta encore, pour lors,
sans résultat. Après vingt-deux ans de tractations
inutiles, le Conseil de ville loua enfin, comme
presbytère, un appartement plus commode et
plus rapproché, dans le couvent de l'ancienne
Visitation, appartenant alors à Mme Bloum, née
Spithal, aujourd'hui au Comité de la restauration
de l'ancienne église de la Visitation.
Malgré les avantage·s relatifs que M. Bouvet
devait rencontrer dans ce nouveau logement, il
lui en coûtait de venir l'occuper : saint François
de Sales l'avait bâti pour ses filles spirituelles; elles
n'en avaient été chassées que par la violence ré-
volutionnaire ; leurs ossements avaient reposé
dans ces cellules funéraires qu'on lui destinait pour
cave; tous ces souvenirs l'attristaient; il eut
besoin, pour vaincre ses répugnances scrupuleuses,
de se rappeler que le pape, pour la paix des cons-
ciences et pour un plus grand bien public, avait
usé d'indulgence envers les possesseurs de ces
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