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Cette pieuse institution avait déjà fonctionné
trente-six ans avec beaucoup de fruit, quand
éclata la révolution en Savoie. Dès lors, les titres
et capitaux Buaz furent affectés aux hospices
d'Annecy. Cet état de choses dura quatorze ans,
pendant lesquels l'ignorance religieuse n'avai\. fait
que s'invétérer davantage. En juin 1806 parut un
décret impérial pour le rétablissement des œuvres
pies dont les fonds n'avaient pas été aliénés.
Le moment était favorable; M. Bouvet le sai-
sit avec empressement. Après s'être concerté avec
M. Chevalier, curé de Saint-Pierre, et en avoir_
référé aux membres de sa fabrique assemblée,
il rédige lui-même un Mémoire sur l'intéressante
question Buaz, en trace l'historique et présente
une combinaison, suivant laquelle les pauvres des
deux paroisses seraient catéchisés par leurs prê-
tres respectifs et ensuite gratifiés en argent avec
les revenus de la fondation Buaz.
Accueilli favorablement par la Commission des
hospices d'Annecy et ensuite par l'évêque diocé-
sain, Mgr de Solles, ce projet aboutit pleinement;
aussi, dès le commencement de l'année 1808, on
vit, après une interruption de quinze ans, recom-
mencer ce catéchisme des pauvres des deux pa-
roisses, ainsi que les distributions en argent, sui-
vant le mérite des pauvres qui le fréquentaient.
Il faisait beau voir le vénérable Oncle Jacques,
docteur en théologie et ès-droits, se faire petit avec
ses pauvres, leur enseigner le chemin du ciel, puis
ensuite tirer de sa barette des pièces de menue
monnaie, les distribuer à ses enfants, comme des
arrhes des trésors célestes qu'il leur annonçait. Il