Page 107 - Bouvet Jacques
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thermidor an XI. Ces raisons étaient péremptoires.
Aussi, la municipalité d'abord, puis la préfecture.,
par arrêté du 17 février 1807, décidèrent que la
cloche en question serait abandonnée à l'église de
Saint-Maurice. La remise en fut faite légalement,
le 25 février de la même année.
L'heureux résultat de cette affaire causa la
plus vive joie au bon curé et à ses paroissiens.
Toutefois, cette cloche ne put être installée dans la
tour de Saint-Maurice que dans le courant de
l'automne suivant. cc Ce placement, marque M.
cc Bouvet, occasionna une dépense de cinquante
cc louis d'or, tant pour les réparations préalables
cc à faire au clocher que pour buriner, ferrer, armer,
cc cette belle cloche.
cc Autour d'icelle est écrit : Menlem sanclam
cc sponlaneam. Honorem Deo et patriœ liberatio-
<c nem, 1561. D'un côté est gravée une croix,
« au bas de laquelle est l'étoile, armoirie de la
cc Collégiale; à l'opposite, autre croix, soit cru-
cc cifix, au bas duquel on lit : Franciscus Ser-
{c man dus Burmensis Vallis Stellinœ me fecit,
{c d'où pend un médaillon aux armes des princes
<c de Nemours. On voit encore gravé sur cette
~c cloche un lézard et un saint Antoine, titulaire de
,c Notre-Dame )).
Dès lors, cette cloche n'a cessé d'occuper la
place d'honneur à la tour de Saint-Maurice; elle
y est comme un vieux témoin d'un passé trois fois
séculaire; elle a assisté aux grands événements de
notre histoire ; elle a vu les diverses occupations ou
.annexions françaises, l'invasion et le massacre des
Espagnols, l'épiscopat de saint François de Sales;