Page 102 - Bouvet Jacques
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son déplacement. On passa une convention avec
des stucateurs tessinois, qui dressèrent, pour le
prix de quarante louis d'or de France, l'autel en
stuc qui devait recevoir la châsse de la bienheu-
reuse de Chantal.
Ce n'est pas ici le lieu de raconter les fêtes reli-
gieuses d'Annecy, à l'époque de la vérification et
de la translation des saintes reliques, en 1806. Il
en fut écrit des relations circonstanciées. M. Bou-
vet rédigea pour lui et ses successeurs un manus-
crit détaillé, dans lequel déborde la sainte joie qui
le possède. Il est impossible de le lire sans se sentir
attendri à chaque page ; nous en publierons de
longs extraits ailleurs (1).
Mgr de Solles, qui n'avait pas tardé, à son tour,
à apprécier le mérite de ce curé, passa deux jours
chez lui ; il fut à sa table, d'abord le 29 mai, avec
les deux familles de Sales, les autorités constituées
et les notabilités ecclésiastiques ; ensuite, le 30,
jour où Sa Grandeur venait de confirmer, à Saint-
Maurice, environ mille personnes des deux pa-
roisses et de l'archiprêtré de Menthon, qui n'a-
vaient pu être confirmées en 1804. Ce dîner présen-
ta un caractère plus intime. (< Monseigneur voulut
<( bien, marque M. Bouvet, admettre à sa table les
(< quatre courageux chrétiens qui ont sauvé les
(< reliques, ainsi que M. le notaire Callies. Au des-
<( sert, Mme Amblet est entrée avec ses quatre
<( fils et sa demoiselle, qui ont tous reçu de Mon-
« seigneur les plus affectueuses caresses. Monsei-
<( gneur, par un sentiment de sa bonté et au nom
(1) Souvenirs historiques d'Annecy, p. 750 et suiv.