Page 98 - Bouvet Jacques
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           retiers,  des  cordonniers  et  des  journaliers.  Quel-
           ques-unes  de  ces  édifiantes  institutions subsisten t
           encore ;  elles  servent  à  nous  faire  regretter  celles
           qui  ont  disparu  et  à  nous  convaincre  qu'il  n'est
           aucune  de  nos  institutions  modernes,  sociétés
           mutuelles  ou  philanthropiques,  qui  puissent  nous
           dédommager  de  la  perte  de  celles  que  la  religion
            avait  consacrées.
              Si  l'on  joint,  à  tous  ces  moyens,  le  précieux
            concours  que  prêtaient  à  ce  zélé  pasteur  des  vi-
            caires  comme  MM.  Pasquier et Dépommier,  tous
            deux  hommes  de  science  et  de  zèle,  le  ministère
            des sacrements et de la  parole prodigué et rehaussé
            par  l'éclat  d'une  vie  apostolique,  la  parfaite
            entente des  deux  curés  de  la  ville,  et,  mieux  que
            cela,  un  courant inusité  de grâces  et de  bénédic-
            tions divines,  on sera moins surpris que,  en si  peu
            de  temps,  la  face  religieuse  d'Annecy  ait  changé
            si  favorablement.  M.  Bouvet  était  là,  avec  son
            zèle  prudent  et éclairé;  comme  Esdras  et  Néhé-
            mie,  il  travaillait  sans  relâche  à  la  restauration
            religieuse  de  son  peuple,  dirigeant  ou  fécondant
            tout, se  mêlant à tout, comme l'âme à la matière,
            actif et invisible comme elle,  s'effaçant devant les
            mérites d'autrui, mais surtout devant la  main  de
            Dieu,  à qui il attribuait tous ses  meilleurs succès.
              Tels  sont les  traits  les  plus  saillants  qui  signa-
            lèrent les  premières années  de  M.  Bouvet dans  sa
            paroisse  de  Saint-Maurice.






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