Page 95 - Bouvet Jacques
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hautement favorisée et invoquée par le chef de
la nation française. Heureuse la France, heureux
lui-même, si une ambition toujours croissante et
servie par un génie extraordinaire ne l'eût plus
tard égaré dans de fatales entreprises! Mais, sans
anticiper sur notre récit, convenons que l'année
1804 fut une époque grandement réparatrice.
Le 17 novembre de cette même année, le pape
Pie VII arriva à Chambéry avec un cortège nom-
breux, se rendant à Paris pour l'auguste cérémo-
nie du sacre de Napoléon Jer. M. Bouvet n'eut
garde de manquer une aussi favorable occasion
de témoigner son religieux dévouement au chef
suprême de l'Eglise : il accourut à Chambéry, où
il reçut bien des félicitations pour sa belle con-
duite pendant la Révolution. Ce qui lui fut plus
sensiblement agréable, c'est l'honneur qu'il eut
d'être choisi, avec trois autres confesseurs de la
foi, pour porter un des bâtons du dais qui cotrtrrait
Sa Sainteté, à l'arrivée et au départ. Il rentra tout
heureux à Annecy pour continuer l'œuvre de la
restauration religieuse de sa paroisse.
M. Bouvet avait appris par expérience quelles
précieuses ressources les Confréries offrent pour
réveiller la foi et alimenter la piété. Aussi, dès son
installation à Annecy, avait-il tourné son atten-
tion vers la restauration de ces pieux établisse-
ments ; il fut en mesure de répondre, avec pleine
connaissance, aux questions que l'autorité dio-
césaine lui adressa de Chambéry, le 28 mars
1804. Mais Annecy, formant désormais deux pa-
roisses, il convenait qu'un concert s'établît entre
les deux curés au sujet des confréries.