Page 112 - Bouvet Jacques
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tant plus du succès de sa demande que cette fon-
dation se trouve entre les mains du Conseil de
ville et forme la première de ses dettes.
On reconnaît à cette lettre un homme qui s'avan-
ce timidement sur un terrain dont il n'est pas sûr ;
il tâtonne; il invoque les motifs de l'honneur et
de l'intérêt; il fait même une sorte d'appel à la
conscience ; mais il n'articule aucun droit caté-
gorique ; il parle de dettes et de fondation ; mais
il ne peut citer ni le nom du fondateur, ni la date.
ni la teneur de l'acte, ni la quotité due, ni aucune
des circonstances du titre.
Le Conseil de ville ignorait-il le texte de la fon-
dation ou attendait-il que la réclamation de M.
Bouvet, devant peser sur les finances communales,.
énonçât les preuves d'un droit précis, suivant ce
principe, que c'est à celui qui revendique un droit
à l'établir? nous l'ignorons. Quoi qu'il en soit,
voici la réponse qui survint : cc Annecy, le 4 sep-
<< tembre 1818. - Monsieur, j'ai reçu la lettre que
<c vous m'avez fait l'honneur de m'adresser, le
<c 27 du mois dernier, concernant l'honoraire d'un
cc prédicateur pour le Carême. - Je me suis em-
« pressé de soumettre vos observations au Conseil
« de cette ville, qui a ajourné sa délibération sur
cc cet objet. - Je partage avec vous les motifs
<c intéressants qui ont dirigé vos démarches, ten-
<c dant à un bien réel.
cc Recevez, Monsieur, etc ...
cc Le syndic, X. »
M. Bouvet vit dans cette réponse un délai, mais
non une fin de non-reœvoir. Il attendit près de
quatre mois, sans recevoir aucune communica-