Page 110 - Bouvet Jacques
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aimait cet exercice, ne se déchargeait pas volon-
tiers sur ses prêtres du soin de faire ce catéchisme,
et, vingt ans plus tard, cet exercice apostolique
avait encore pour lui le charme des premiers
jours. Pourquoi a-t-il fallu qu'une œuvre si utile,
si populaire, si sacrée, ait subi plus tard une dé-
viation qui l'a dénaturée? Espérons qu'il nous
sera donné de la voir renaître avec son caractère
primitif et pour des besoins plus impérieux au-
jourd'hui que jamais.
Une autre œuvre, qui a des analogies avec la
précédente et dont pour cela nous anticipons le
récit, c'était le rétablissement de la fondation
pour la prédication du Carême. Ce ne fut qu'après
la Restauration que M. Bouvet eut réuni assez de
données pour pouvoir espérer le succès d'une telle
entreprise.
Voici l'origine de cette œuvre: L'an 1662, noble
François de Sales, feu Louis, neveu et filleul du
saint évêque 1 le même à qui, en 1665, le pape
Alexandre V II adressa un bref bien flatteur, céda
à la ville d'Annecy une somme de sept mille
florins, pour faire prêcher annuellement la station
du Carême dans l'église de Saint-Dominique, à la
charge par la ville de fournir l'entretien et l'hono-
raire du prédicateur, ainsi qu'une redevance, aussi
désignée dans le titre constitutif, pour service de
sonnerie, soit pour droit de fabrique. Cette fonda-
tion fut approuvée par bulle du même Alexandre
VII, du 22 novembre 1662, et entérinée au Sénat
-de Chambéry, le 28 février suivant.
Pendant le laps de cent trente ans, l'adrninis-