Page 114 - Bouvet Jacques
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« charger la ville des frais de la prédication du
(( Carême.
,, Le Conseil, - avant de se livrer à l'examen
(( des questions préliminaires à cet objet, -attendu
<< que tous les revenus actuels de la ville ont leur em-
'' ploi déterminé, arrête qu'il n'y a lieu à délibérer.
,, M. le syndic est prié de faire part, par écrit,
<( à Monsieur le curé du regret qu'éprouvent les
(( membres du Conseil de ne pouvoir seconder ses
« pieuses intentions. »
Le bon curé fut très peiné à la réception de ce
message; on ne l'avait pas habitué à de sembla-
bles procédés. Si on lui eût répondu : Etablissez
vos droits, il aurait vu, dans cette réponse, plus de
loyauté, surtout plus de légalité. En jurisconsulte
qu'il était, il aurait reconnu qu'il allait s'embar-
quer dans un procès dont l'issue ne pouvait lui
être favorable. Mais il croyait savoir que l'acte
constitutif était dans les archives de la ville et
que l'administration le connaissait. C'est pour-
quoi l'arrêté précité parut, à l'âme honnête de M.
Bouvet, porter un caractère d'improbité quant au
fond, et de dédain quant à la forme.
Pourtant, il ne se borna pas à mettre ce déplai-
sir au pied de la croix ; il résolut de lutter contre
le refus ou la fin de non-recevoir qu'on lui oppo-
sait. Mais, comment s'y prendre ? il ne pouvait
engager une action sans l'acte de la fondation, et
il ne l'avait pas. Il ne le trouverait pas au bureau
d'insinuation, institution postérieure à la date du
titre supposé. La commune le possédait ; mais
comment espérer qu'elle consentirait à livrer cette
arme contre elle ?
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