Page 119 - Bouvet Jacques
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Outre les pièces justificatives, ce dossier ren-
fermait un long Mémoire, rédigé par M. Bouvet,
résumant la situation financière de son église,
dès l'année 1804. Ce travail, trop volumineux pour
trouver place ici, est un monument d'habileté
administrative, surtout pour une époque oû les
attributions respectives des fabriques et des mu-
nicipalités, au sujet des dépenses du culte, n'a-
vaient pas été précisées, comme elles le furent
plus tard, par le décret du 30 décembre 1809.
Ce recours n'eut pas tout le résultat que M.
Bouvet s'en promettait; mais, du moins, Mon-
sieur le préfet, ensuite de la vérification des dé-
penses et de la lecture du Mémoire, constata que
la fabrique de Saint-Maurice avait droit à un rem-
boursement plus considérable que celui qu'offrait
la municipalité ; elle fut reconnue et déclarée sa
créancière pour une somme de plus de trois mille
francs, payable en deux ans.
On croira peut-être que des soins si appli-
quants, dont la nature semble être de dessécher
ou d'aigrir l'âme, devaient attiédir la piété et le
zèle du digne curé, ou altérer l'aimable jovialité
de son caractère. Ce serait étrangement se mé-
prendre sur les dispositions habituelles de cet
homme si bien doué. Jamais on ne le voyait plus
jovial, plus serein, et, en même temps, plus adonné
aux soins de son âme ou aux devoirs de sa charge,
qu'au milieu de l'action ou même de la contra-
diction ; il y paraît comme dans son élément.
Du reste, chacun rendait hommage à la droiture
et à la pureté de ses intentions ; jamais on ne le vit