Page 121 - Bouvet Jacques
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signer toutes les traditions qui se rattachaient à
cet admirable ermite. Voici un précis de celles
qu'il a recueillies.
Guillaume d'Orlié, membre de la noble et très
ancienne maison de ce nom, avait renoncé aux
grandes espérances du monde pour se faire reli-
gieux. En 1446, il entra dans le couvent des Domi-
nicains d'Annecy, où il devint un merveilleux mo-
dèle de pénitence et des vertus ascétiques. Dé-
sirant vaquer uniquement à la contemplation
des vérités éternelles et à la recherche des biens
célestes, frère Guillaume, après quelques années
passées au couvent, obtint de ses Supérieurs la
permission de se retirer dans l'ermitage de Cengle,
près d'Allèves; il s'y livra aux plus rigoureuses
mortifications de la chair, ceignant son corps d'une
rude chaîne et d'un cilice en fer, qui lui serrait les
reins comme un étau. Il mourut en cette solitude,
le 19 février 1458. Sa dépouille fut rapportée en
son couvent, où sa famille avait un caveau dans
le chœur de l'église.
Il arriva, pendant ce long parcours de trois
lieues, une chose bien surprenante : c'est que les
cierges allumés autour de son cercueil ne s'étei-
gnirent ni ne diminuèrent point. Les instruments
de pénitence, trouvés dans sa grotte ou sur sa
personne, furent aussi apportés au couvent, où
ils furent conservés dans un reliquaire, comme un
trésor précieux. Les peuples accouraient en foule
à son tombeau, l'appelant Bienheureux, et invo-
quaient sa protection ; des faveurs signalées furent
obtenues, dont des procès-verbaux, soigneuse-