Page 111 - Bouvet Jacques
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tration de la ville avait été fidèle à servir cette
rente, en allouant au prédicateur et à la sacristie
les deux sommes déterminées dans l'acte de la
fondation. Mais 92 i:üervint et amena une inter-
ruption de plus de vingt ans dans ce service.
Après le rétablissement du culte, les fabriques
respectives des paroisses d'Annecy s'imposaient
pour cette œuvre et alternaient la prédication du
Carême. Cette dépense était lourde pour des fa-
briques pauvres, qui avaient tant de choses à
créer ou à restaurer avec leurs seules ressources.
On se rappelait que, avant la Révolution, il exis-
tait une fondation de Sales pour le Carême ; mais
le titre avait péri ou s'était égaré; on ignorait la
date, les conditions et la teneur de l'acte consti-
tutif. M. Bouvet eût bien désiré faire revivre cette
fondation ; mais il ne pouvait rien affirmer avec
précision, et comment élever une réclamation de
cette importance, sans la motiver en droit ?
Cependant l'intérêt religieux de sa paroisse
parle ; il sait que l'administration communale
possède un exemplaire authentique du titre et il
présume qu'elle ne voudra pas méconnaître une
obligation dont elle a la preuve entre les mains.
Aussi, le 27 août 1818, il adresse en toute con-
fiance à M. le syndic d'Annecy une lettre dont
voici la substance : Ce magistrat est prié de vou-
loir bien se concerter avec le Conseil de ville, à
l'effet de remettre en activité la fondation exis-
tante pour le Carême ; l'honneur de la ville, l' avan-
tage des habitants y sont intéressés; l'occasion
est favorable, attendu qu'un prédicateur renom-
mé serait disponible; le suppliant s'assure d'au-