Page 84 - Album_des_jeunes_1960

Deux explorateurs de l’Arctique comparent leurs — Comment ? Qu'est-il arrivé ? Mais, mes bons
souvenirs. amis, ils m’ont tué ! répliqua-t-il. Ils m ont tué !
— Là où nous étions, dit le premier, il faisait si P. B. K.
froid que la flamme des bougies gelait, et qu’il n’y * *
avait plus moyen de les souffler.
— Oh ! ce n’est rien, réplique son rival. Là où nous Quelques trappeurs canadiens racontaient des his­
étions, quand quelqu’un parlait, les mots sortaient de toires d’ours. Partant du petit ours à miel de Malaisie,
sa bouche sous forme de morceaux de glace, et on ils en étaient arrivés au redoutable ours brun du Grand
était obligé de les faire frire pour comprendre ce qu’il Nord, et leurs vantardises avaient progressé en même
avait dit. w. s. j. temps que la taille de l’animal. Cette dernière histoire
* * ferma le caquet à nos Tartarins :
— J’étais à la chasse, raconte un trappeur. Tout à
Un marin racontait ses aventures du temps de coup un ours énorme, pesant au moins deux tonnes, se
guerre : précipite sur moi. Je cours vers l’arbre le plus proche,
— Mon destroyer appartenait à la Flottille de la à trois kilomètres de là, mais sans grand espoir, car
Peinture Verte. Sur le pont, nous avions chargé un l'arbre n’avait qu'une branche, et elle était à 10 mètres
stock de peinture verte, et quand un sous-marin ennemi du sol. J'atteins l'arbre juste avant l'ours, et il bondit
était signalé nous versions la peinture à la mer, tout sur moi au moment même où je vais prendre mon
autour de nous. En entendant nos moteurs, le sous- élan pour sauter sur la branche. Il déchire mon pan­
marin montait vers la surface. Dès que son périscope talon mais sans arriver à m’attraper. Mais l’animal
émergeait, il était recouvert par une mince couche de m’avait fait une telle peur que j’en ai raté la branche.
peinture verte. Le commandant ne se rendait pas Il y eut un grand silence. Puis quelqu’un demanda :
compte qu’il avait atteint la surface, et le sous-marin — Alors ? Qu’est-il arrivé ?
continuait à monter. A ce moment-là, nous attendions — Je l’ai assommé en retombant sur lui, répondit
qu’il se soit élevé d’une centaine de mètres au-dessus de le trappeur. p. b. k.
l’eau, puis nous le descendions à coups de canons anti­ * *
aériens. R. d. c.
* * Un marchand d’animaux avait dû fermer boutique,
et on vendait toutes ses bêtes aux enchères. Il y avait
A l’époque héroïque de la conquête du Far West, en particulier un magnifique perroquet, qu’un homme
un colonel américain, connu pour ses bonnes histoires, semblait fort désireux d’acquérir. Mais chaque fois qu’il
aimait raconter comment, un jour, il avait été pour­ faisait une offre, une voix dans l’assistance proposait un
chassé par les Indiens. prix plus élevé. Les enchères continuèrent à monter
— J’avais un bon cheval, disait-il, et tout d’abord pendant un bon moment, mais finalement notre
j’ai réussi à garder suffisamment d’avance pour rester homme triompha. Rouge d’orgueil, il s’en va en
hors de portée de leurs flèches. Mes dernières car­ emportant le perroquet dans sa cage. Soudain, il se dit
touches brûlées, je me suis engouffré au galop dans qu’après tout le perroquet ne sait peut-être pas parler.
un ravin, mais pour m’apercevoir qu’il se terminait en Immédiatement, il rentre dans la boutique, tend la
cul-de-sac. J étais fait comme un rat, avec une douzaine cage au commissaire-priseur et lui demande, en
d’indiens qui me serraient de près, et je n’avais même désignant l’oiseau :
pas un canif pour me défendre. — Est-ce qu’il parle ?
— Alors, colonel, qu’est-il arrivé ? lui demandait son — Et qui, crois-tu, a fait monter les enchères
auditoire. contre toi ? s’écrie le perroquet indigné. c. B. K.
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