Page 88 - Album_des_jeunes_1960
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par Don Wharton
                                               ’était en 1947, dans les collines qui dominent la mer Morte au
                                         C      nord-ouest. Un jeune Arabe d’une quinzaine d’années, Mohammed
                                                al Dhib, errait à la recherche d’une chèvre égarée. Il grimpe, il
                                        escalade les rochers. Tout à coup le voilà qui s’arrête : il a aperçu une étroite
                                        ouverture dans la falaise. Il ramasse une pierre et la lance dedans, et puis une
                                         seconde, une troisième... et l’instant d’après il entend le bruit de quelque chose
                                         qui se brise.
                                            Un trésor caché ! Mohammed voit déjà une caverne pleine d’or et de
                                         diamants comme celle d’Ali-Baba. Il court avertir son camarade Ahmed. Les
                                         deux garçons se faufilent par l’ouverture et se laissent glisser dans la
                                         pénombre. Les voilà dans une grotte d’environ deux mètres de large et huit
                                         mètres de long. Là, au milieu des débris de poterie, ils trouvent plusieurs
                                         grandes jarres d’argile.
                                           Vite, ils en font sauter le couvercle et plongent la main à l’intérieur.
                                         Au lieu d’or ou de pierres précieuses, ils sortent des paquets sombres et
                                        malodorants, enveloppés de toile. Dehors, à la lumière, ils déchirent cette toile
                                        et, déception ! voient onze rouleaux recouverts d’un enduit noirâtre : du cuir
                                        en voie de décomposition.
                                           Ces rouleaux sont faits de bandes de parchemin, épais comme du carton,
                                        cousues bout à bout. Une fois étalé, le plus petit mesure environ un mètre.
                                         Le plus grand a huit mètres. L’une des faces est couverte de colonnes d’une
                                        écriture bizarre : de l’hébreu ancien.
                                            Les deux garçons ne se doutent guère qu’ils viennent de faire une
                                        découverte sensationnelle. Ces rouleaux contiennent une partie du plus ancien
                                         texte de la Bible qui soit parvenu jusqu’à nous.
                                           Mais pourquoi avaient-ils été cachés dans ce désert ? La réponse n’était pas
                                         loin : à 600 mètres de la grotte, on trouva des ruines.
                                           Au temps de Jésus, il y avait là un monastère juif. Quand les archéologues
                                        commencèrent à fouiller les ruines, ils découvrirent dans le bâtiment principal
                                         (c’est-à-dire une salle réservée aux copistes) avec les restes d’une longue table
                                        et quelques encriers dont un contenait encore de l’encre séchée. On trouva
                                        aussi une jarre d'argile pareille à celles de la grotte de Mohammed.
                                           De vieilles pièces de monnaie, avec des dates, ont permis de reconstituer
                                         ce qui s’était passé. En l’an 68 de notre ère, les habitants du monastère











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