Page 90 - Album_des_jeunes_1960
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SANTOS-DUMONT





            père de Vaviation



                                                                  par Marion Lowndes



                   ar une paisible journée du mois de septembre 1898, un jeune Brésilien fortuné
                    se préparait à survoler Paris en aéronef. Ce jeune homme, c’était Alberto Santos-
                    Dumont. Son étrange appareil, qui avait coûté 120 000 francs de l’époque, était
             une espèce de sac de soie vernissée assez semblable à un cigare de 24 mètres de
             long ; gonflé à l’hydrogène, il était mû par un moteur de 3,5 CV.
                   Des aéronautes expérimentés avaient prédit à cet audacieux que s’il employait un
             moteur à pétrole au-dessus du sol, il se casserait le cou. Mais le jeune Brésilien, ayant
             suspendu son moteur à une branche d’arbre, avait constaté qu’il fonctionnait aussi bien
             en l’air que sur le sol. Les experts prétendaient aussi que l’hydrogène contenii dans le
             sac de soie prendrait feu et ferait explosion. Santos-Dumont était d’un avis différent.
                   Il annonça donc qu’il s’envolerait du Jardin d’Acclimatation. Au jour dit, en pré­
             sence d’une foule ébahie, il monta dans son « automobile aérienne ». Le véhicule res­
             semblait à un panier de blanchisseuse équipé d’un moteur à explosion et d’une hélice
             à deux pales ; des cordages retenaient cette nacelle au ballon, d’où pendaient encore
             d’autres cordages.
                   — Lâchez tout ! cria Santos-Dumont.
                   L’équipage recula, le moteur se mit en marche, l’hélice tourna et, triomphant,
             le Santos-Dumont n° 1 s’éleva dans les airs.
                   Un homme volait ! la foule criait. Des gens pleuraient d’émotion. C’était la
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