Page 66 - la_conduite_du_rucher
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tenteront d'entrer de vive force. Les ruchées dans des
conditions normales, c’est-à-dire qui ont une popula
tion ordinaire, une reine et du jeune couvain, se défen
dent bien1, mais celles qui sont orphelines ou très fai
bles en population, ou qui n’ont pas de couvain, ou
dont l’entrée est trop grande (en temps de disette au
dehors) pour être facilement gardée, ou encore qui,
par suite d’un accident survenu à un rayon ou d’une
fausse manœuvre, répandent une forte odeur de miel,
celles-là risquent fort d’être attaquées et d’avoir le des
sous. Les colonies que l’on nourrit et celles dont l’ha
bitation présente des fissures sont également très
sujettes à être pillées.
La nourriture, à l’exception du miel en rayon et du
sucre à l’état solide ou en pâte, doit?toujours être don
née le soir et retirée le matin s’il en reste dans le nour-
risseur. Les entrées doivent être tenues plus étroites
tant que la miellée ne donne pas et être réduites au
passage d’une ou deux abeilles pour les colonies très
faibles, orphelines ou fraîchement transvasées.
L’odeur du miel ou du sirop répandu grise les
abeilles ; celles qui ont pu, soit se livrer au pillage d’une
ruche voisine, soit s’emparer de matières sucrées lais
sées imprudemment à leur portée hors des ruches,
deviennent très excitées ; elles se jettent sur les autres
colonies et cela peut dégénérer en une bataille géné
rale dans le rucher. C’est surtout au printemps, puis
après la principale miellée qu’il faut exercer une grande
surveillance. Une ruche laissée,ouverte, un rayon de
miel oublié au dehors, du sirop répandu peuvent avoir
les plus graves conséquences. De même, toutes les
manipulations du. miel doivent être faites dans un
1. Les Italiennes et surtout les Chypriotes, se défendent mieux
que la race commune:; les Carnioliennes sont les moins habiles de
toutes, c’est leur principal défaut.