Page 67 - la_conduite_du_rucher
P. 67
MARS 51
local clos, sans fissure. Il nous est arrivé de voir' une
maison, où l’on extrayait le miel dans une pièce ouverte
littéralement assiégée ; les abeilles se battaient au
rucher et attaquaient les passants sur la route. Gare
aux animaux dans ces cas-là. Un désordre analogue
s’est produit dans un rucher où l’on avait laissé
entr’ouverte l’armoire aux rayons.
Lorsque le pillage a pris un certain développement,
il n’est pas facile de l’arrêter ; après en avoir supprimé
la cause originelle, il faut rétrécir les entrées de toutes
les ruches et asperger d’eau (sous forme de pluie) celles
où le pillage se produit. On peut aussi emporter à la
cave soit les ruchées qui pillent, soit les pillées. On a
conseillé de poser sur la planchette d’entrée de la ruche
pillée un chiffon imbibé d’acide phénique ou de pétrole,
de transformer son entrée en un long défilé au moyen
d’un petit conduit, d’incliner une lame de verre devant
l’entrée, etc. Tous ces derniers moyens réussissent
quelquefois, mais souvent ne suffisent pas.
Lors de la première visite, il faut réduire les entrées
à 5 cm. de longueur environ ; plus tard, on les agran
dira, comme il est dit plus loin.
Manière de peupler une ruche. — On ne devrait
débuter en apiculture qu’avec une colonie, ou deux à
trois au plus si l’on veut se rendre compte des dangers
que ■présente le pillage, cette pierre d’achoppement des
ruchers mal tenus. Le commençant consacre la pre
mière année à observer, à s’aguerrir, à se rendre compte
des ressources que présente la contrée et du plus
ou moins d’aptitude et de goût qu’il se sent pour la
culture des abeilles, à faire son premier apprentissage,
en un mot, car il faut plus d’un an pour faire un
apiculteur. A quoi bon se lancer dans des dépenses
avant de savoir si l’on sera disposé à les continuer ?