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          et dont les larves ou chenilles (blanches à tête rousse)
          se nourrissent des matières azotées contenues dans les
          rayons. On en voit çà et là quelques-unes au prin­
          temps dans les rayons de couvain, qu’elles sillonnent
          de leurs galeries tapissées de soie1. Ces chenilles font
          de grands ravages dans les contrées chaudes, mais chez
          nous, à de rares exceptions près, elles ne causent réel­
          lement de dégâts que dans les ruches négligées, orphe­
          lines ou dépeuplées et dans les rayons sortis des ruches
          lorsqu’ils ne sont pas mis a l’abri de leurs atteintes.
          Lorsqu’on rencontre des chenilles de fausse-teigne, il
          faut les détruire (en ouvrant leur galerie avec une
          épingle), niais le plus sûr moyen de s’en préserver est
          de nettoyer fréquemment les plateaux des ruches au
          printemps et de ne laisser aux populations faibles que
          les rayons qu’elles occupent aux heures où leur groupe
          est çompact.
            Les Italiennes s’en défendent beaucoup mieux que
          la race commune.
            On en garantit les rayons de réserve, soit en les en­
          fermant dans une caisse ou armoire où l’on brûle de
          temps en temps un peu de soufre, soit en les suspen­
          dant dans un local sombre, frais et aéré. Si les rayons
          sont espacés entre eux de deux à trois centimètres, la
          fausse-teigne passe moins facilement de l’un à l’autre.
          Mais le moyen le plus parfait pour conserver les rayons
          est l’emploi du tétrachlorure de carbone.
            On avait d’abord essayé le sulfure de carbone qui,
          s’évaporant assez vite, puisqu’il bout à 42°, détruit en
          deux minutes tous les insectes et leurs œufs. Mais le
          sulfure de carbone a un défaut : ses vapeurs s’enflam­
          ment. Il reste un précieux moyen pour défendre nos
          rayons de cire, mais il exige, à cause du danger d’in-
             1. Le couvain sur lequel la teigne a passé n’est pas cacheté par
          les abeilles.
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