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48 MARS
et dont les larves ou chenilles (blanches à tête rousse)
se nourrissent des matières azotées contenues dans les
rayons. On en voit çà et là quelques-unes au prin
temps dans les rayons de couvain, qu’elles sillonnent
de leurs galeries tapissées de soie1. Ces chenilles font
de grands ravages dans les contrées chaudes, mais chez
nous, à de rares exceptions près, elles ne causent réel
lement de dégâts que dans les ruches négligées, orphe
lines ou dépeuplées et dans les rayons sortis des ruches
lorsqu’ils ne sont pas mis a l’abri de leurs atteintes.
Lorsqu’on rencontre des chenilles de fausse-teigne, il
faut les détruire (en ouvrant leur galerie avec une
épingle), niais le plus sûr moyen de s’en préserver est
de nettoyer fréquemment les plateaux des ruches au
printemps et de ne laisser aux populations faibles que
les rayons qu’elles occupent aux heures où leur groupe
est çompact.
Les Italiennes s’en défendent beaucoup mieux que
la race commune.
On en garantit les rayons de réserve, soit en les en
fermant dans une caisse ou armoire où l’on brûle de
temps en temps un peu de soufre, soit en les suspen
dant dans un local sombre, frais et aéré. Si les rayons
sont espacés entre eux de deux à trois centimètres, la
fausse-teigne passe moins facilement de l’un à l’autre.
Mais le moyen le plus parfait pour conserver les rayons
est l’emploi du tétrachlorure de carbone.
On avait d’abord essayé le sulfure de carbone qui,
s’évaporant assez vite, puisqu’il bout à 42°, détruit en
deux minutes tous les insectes et leurs œufs. Mais le
sulfure de carbone a un défaut : ses vapeurs s’enflam
ment. Il reste un précieux moyen pour défendre nos
rayons de cire, mais il exige, à cause du danger d’in-
1. Le couvain sur lequel la teigne a passé n’est pas cacheté par
les abeilles.