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290       HYDROMEL, EAU-DE-VIE, VINAIGRE
                 avec des raisins secs, qui n’ensemençaient pas tou­
                 jours, avec des levures de choix, et, d’ailleurs, déna­
                 turaient le liquide ; avec du pollen, comme conseillait
                 M. Ch. Derosne, mais les pollens n’ont pas tous bon
                 goût. C’est cependant du côté des pollens qu’il faudrait
                 orienter les recherches. Nous avons proposé1 l’emploi
                 de levures sélectionnées provenant du pollen des fleurs
                 sur lesquelles le miel est récolté. On aurait des levures
                 de miel de sainfoin, de tilleul, de sapin, etc. L’hydro­
                 mel serait ainsi le produit du miel depuis ses levures
                 jusqu’à son bouquet, alors qu’il n’est, actuellement,
                 qu’une très imparfaite imitation du vin de raisin.
                   Le miel ne contient pas, comme le vin, les sels indis-
               " pensables aux ferments, de là l’emploi nécessaire de
                 sels nutritifs. M. Gastine a proposé la formule sui­
                 vante :
                     Phosphate biboriqu'e d’ammoniaque  .  .  100  gr.
                     Tartrate neutre d’ammoniaque  ....   350  »
                     Bitartrate de potasse ............................ 600  »
                     Magnésie...........................  40  »
                     Sulfate de chaux.......................... 50   »
                     Acide tartrique.............................. 250   »
                   On ajoute au moût cinq grammes de ce mélange par litre.

                   Cette formule a le grave défaut de produire des
                 hydromels plats. La proportion d’acide tartrique est
                 manifestement trop faible, comme d’ailleurs dans
                 toutes les formules publiées jusqu’ici ; elle donne à
                 peine 1 gr. d’acidité. Or, aucun vin ne serait considéré
                 comme buvable à ce faible degré d’acidité. On doit
                 quadrupler cette dose d’acide tartrique.
                   En 1897, M. Kayser, dans un mémoire à la Société
                 des Agriculteurs de France, a proposé de substituer aux

                   1. Là Critique de VHydromel, numéros de février et mars 1912
                 du Bulletin de la Société romande d'Apiculture.
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