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Le choix de la ruche qui doit élever des reines est
d’une grande importance ; que de fois n’arrive-t-il pas
que la colonie choisie n’élève que deux ou trois cel
lules royales au lieu des huit ou dix que l’apiculteur
attend ! Souvent encore ces rares cellules sont d’une
valeur douteuse. C’est que la ruche n’était pas dis
posée à ce travail ; elle a été surprise, ce n’est qu’à
contre-cœur qu’elle s’y est mise, et ce produit forcé
de la nécessité ne pourra guère être de première
qualité.
Pour qu’une population produise le plus grand nom
bre de reines de qualité, il faut que toute la famille
soit bien disposée à la reproduction, mûre pour l’essai
mage. Dans cet état les larves royales sont nourries,
soignées avec beaucoup plus d’affection et de sollici
tude que dans une colonie indifférente. Et pourquoi
les soins affectueux ne joueraient-ils pas un rôle
décisif dans l’éducation de ces êtres qui en une
dizaine de jours doivent acquérir tout leur déve
loppement ?
Une ruche qui a une reine de première année est
rarement disposée à l’élevage ; il faut plutôt choisir
une colonie qui a une mère plus âgée. Il y a du reste
un moyen bien simple, conseillé par M. Kramer, pour
vérifier l’état d’une ruche à cet égard. On enlève les
deux angles du bas dans quelques rayons du centre ;
si les abeilles sont disposées à l’élevage elles se met
tent aussitôt à bâtir des cellules de mâles et la reine
y pondra de suite.
Six ou sept jours avant d’enlever la mère, on nour
rira tous les soirs avec du miel chaud dilué et l’on
continuera même après, à moins que le temps ne soit
extraordinairement favorable à la récolte.
La grande miellée arrivée, on choisit une colonie
qui s’est montrée disposée à élever des cellules royales,