Page 135 - la_conduite_du_rucher
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               tionnés imaginés par des apiculteurs professionnels
               d’Amérique1 et d’Europe, mais un peu trop compli­
               qués pour trouver place dans ce manuel.
                 Essaimage progressif et élevage artificiel des reines.
               L’essaimage progressif décrit par M. Ch. Dadant dans
               ma Revue de 1881, p. 89, permet d’accroître le nombre
               des colonies et d’élever des reines sans diminuer sen­
               siblement la récolte1 2 3.
                 Dans un rucher, il y a généralement un quart envi­
               ron des colonies qui, pour des causes diverses, mettent
               plus de temps que les autres à se développer et n’ont
               pas encore, à l’arrivée de la grande récolte, assez de
               butineuses pour donner un bon rendement. Ce sont
               ces colonies qui fourniront les abeilles pour les essaims
               et les meilleures d’entre elles qui seront chargées
               d’élever les reines au moyen des œufs de bonne pro­
               venance qui leur seront procurés.
                 Les ruches les meilleures comme développement,
               activité et caractère fourniront, les unes les œufs pour
               l’élevage des reines, les autres les mâles destinés à
               les féconder. Pour obtenir ces derniers, on aura soin
               d’introduire dès la fin de mars, dans une ou plusieurs
               ruchées de choix, un rayon à grandes cellules.

                 1.  Voir entre autres la 3mo édition du grand ouvrage L’Abeille
               et la Ruche, de Langstroth et Dadant.
                 2.  J’ai introduit quelques modifications de détails dans la méthode
               Dadant, afin d’obtenir plus sûrement que les colonies choisies pour
               l’élevage des reines élèvent un grand nombre de larves et que les
               larves, adoptées par les nourrices pour être transformées en reines,
               le soient dès leur sortie de l’œuf. L’opinion de la majorité des api­
               culteurs américains est qu’une larve ouvrière peut encore donner
               une bonne reine si elle a reçu dès le quatrième jour de sa vie larvale
               le traitement des larves royales (nourriture et berceau spéciaux),
               et les dernières recherches du Dr de Planta sur la bouillie alimentaire
               des larves (Revue, 1890, février) viendraient à l’appui de cette opinion
               en ce qui concerne la nourriture ; mais il reste la question du berceau,
               c’est-à-dire de l’alvéole. Celui de la larve ouvrière est beaucoup plus
               petit que celui de la larve royale et son axe a une autre direction.
               Un séjour de plusieurs jours dans ce berceau insuffisant ne peut-il
               pas compromettre le développement de la larve comme reine ?
               Pour moi, la question n’est pas encore résolue.
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