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Agrandissement des habitations), on se dispense d’une
surveillance très assujettissante et l’on évite l’affaiblis
sement des populations au moment de la grande miel
lée, ce qui est, comme nous l’avons déjà expliqué, d’une
importance capitale au point de vue de la récolte,
principalement dans les contrées où la miellée est de
courte durée. Il faut alors, si l’on veut augmenter le
nombre de ses colonies et n’entretenir que des reines
jeunes et fécondes, recourir à d’autres moyens de
multiplication et d’élevage.
L’essaimage artificiel est basé sur ce principe qu’une
colonie d’abeilles privée de sa reine en élève de nou
velles pour la remplacer, si elle est en possession
d’œufs ou de jeunes larves d’ouvrières. Cet élevage
ne peut aboutir qu’aux époques où il existe des mâles
pour féconder les reines, et il ne se fera dans de
bonnes conditions que s’il y a récolte au dehors, ou
si les abeilles sont nourries artificiellement.
Première manière.— Voici comment peut s’y pren
dre le commençant pour faire un essaim : A l’époque
de la grande floraison et par une belle journée, après
avoir fait choix d’une forte colonie riche en couvain,
ce qui est une condition essentielle, il en cherche la
reine (voir Mars, Recherche de la reine) et place le
rayon qui la porte, avec les abeilles qui le recouvrent,
dans une ruche vide. Il prend un second rayon de
couvain, mais sans les abeilles, et même un troisième
si la ruche en possède plus de cinq contenant du cou
vain1, plus un rayon de miel ; il les met à côté du
1. On prend à la souche environ la moitié de son couvain ; comme
elle perd ses butineuses, il est nécessaire de diminuer la proportion
du couvain par rapport au nombre des nourrices laissées pour le
soigner, vu qu’elles seront seules pour le réchauffer.
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