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110 MAI
Le procédé Heddon, qui n’est du reste qu’un per
fectionnement de méthodes anciennes, m’a donné
d’excellents résultats.
Pour recueillir un essaim, on se sert d’une ruche en
paille et de son plateau ou d’une petite caisse légère
avec couvercle à coulisses1. Si l’essaim tournoie trop
longtemps sans se poser, on lance en l’air dans sa
direction de l’eau ou, à défaut, de la terre pour simu
ler la pluie. Dans quelques contrées, dans l’Isère par
exemple, on lui envoie un coup de fusil chargé de
plomb très fin2. Il se pose généralement sur une
branche d’arbre ; lorsque le groupe est bien formé, on
le fait tomber dans la ruche en paille (ou caisse), on
applique le plateau par-dessus (ou l’on rentre le cou
vercle de la caisse aux trois quarts), on retourne et
on pose le tout à terre, aussi près que possible de
l’endroit où était l’essaim. Si celui-ci était posé très
haut, on suspend la ruche (ou caisse) dans l’arbre au
moyen d’une corde. Il faut avoir soin de mettre des
cales entre la ruche et son plateau, afin que les abeilles
tombées au dehors ou qui n’ont pas encore rejoint
puissent se réunir facilement au groupe (on met éga
lement une cale sous la caisse si elle est posée à terre).
Si l’essaim se trouve à terre ou près de terre, on
place la ruche au-dessus ou auprès, et les abeilles s’y
rendent généralement d’elles-mêmes. On peut les y
déterminer en employant la fumée et une plume.
Pour s’emparer d’un essaim posé à une grande
hauteur, si l’on ne peut arriver jusqu’à lui avec une
1. Le modèle que j’emploie est muni d’une poignée sur la face
opposée au couvercle. Dans l’une des parois est ur.e ouverture grillée,
servant à l’aération dans le_cas où l’essaim devrait être transporté
à une grande distance.
! 2. Un apiculteur allemand, M. Barnack, a indiqué un autre
moyen : il dirige sur les abeilles des éclairs de lumière avec un petit
miroir.