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           soir je lui donne un litre de bon sirop épais, en renou­
           velant la dose le lendemain soir si les abeilles n’ont
           pu récolter au dehors. Si l’on a eu recours à la mé­
           thode Heddon décrite plus haut, c’est du miel et non
           du sirop qu’il faut donner, car la nourriture risque
           d’être en partie transportée dans les magasins à miel.
             Pour introduire un essaim dans une ruche à l’alle­
           mande, on se sert d’un large entonnoir en fer-blanc
           ou en carton, dont l’embouchure est placée de côté
           (fig. 97).
             Un essaim moyen pèse 2 kilos (19.000 abeilles envi-
            ■on) ; les beaux atteignent 3 et 4 kilos. Si deux essaims,
           sortis au même moment, se sont réunis, cela n’est
           pas à regretter ; la ruchée n’en vaudra que mieux en
           ce qu’elle bâtira plus vite et récoltera bien davantage.
             Les essaims secondaires et suivants sont sujets à
           repartir le lendemain ou même plus tard à la suite de
           leur jeune reine en quête d’un époux. On les retient
           le plus souvent en leur donnant un rayon de jeune
           couvain aussitôt leur mise en ruche. Quelquefois ces
           jssaims contiennent plusieurs reines écloses en même
           temps ; les surnuméraires sont tuées par les abeilles.
           Il m’est arrivé d’en sauver et d’en donner à des nu­
           cléus formés ad hoc. Une reine vierge est générale­
           ment acceptée sans préliminaires, même par une véri­
           table colonie (orpheline), mais à la condition d’être
           présentée dans les premières heures qui suivent sa
           naissance.
             Les essaims secondaires sont souvent assez forts
           pour faire de bonnes ruchées dans la saison, mais il
           n’en est pas de même des essaims suivants, qui sont
           généralement faibles et qu’il vaut toujours mieux pré­
           venir ou rendre à la souche, à moins qu’on ne veuille
           en profiter pour les jeunes reines qu’ils possèdent.
             En supprimant l’essaimage naturel (voir Avril,
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