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donne des signes d'agitation, c’est que la reine se
trouve dans la nouvelle ruche.
Quatorze ou quinze jours après, la colonie sans
reine pourra donner un essaim secondaire, mais on
en sera averti la veille ou l’avant-veille par le chant
des reines, chant que l’on entend facilement le soir et
qui ressemble assez à celui d’une petite musette1. Si
les reines ne chantent pas il n’y aura pas d’essaim ;
si les reines chantent, on aura soin à ce moment de
mettre l’essaim quelques mètres plus loin et, dès
qu’elles ne chanteront plus, de remettre la colonie à
sa place.
On ne devra pas oublier de surveiller l’essaim et la
mère de l’essaim, afin que ces colonies ne manquent
pas de place pour la ponte, non plus que pour la
récolte du miel.
La possession de deux ruchers, distants l’un de
l’autre d’au moins deux kilomètres, facilite les opéra
tions d’essaimage en ce que les abeilles déplacées à
cette distance ne retournent pas à leur ancien domicile.
Il existe une infinité de manières de faire des
essaims, mais sachant par expérience qu’il ne faut pas
embrouiller l’esprit du commençant, je m’en tiendrai
pour lui aux trois que j’ai décrites, avec lesquelles il
sera, je crois, le moins exposé aux mécomptes et aux
accidents.
M’adressant maintenant aux personnes d un peu plus
d’expérience, je décrirai deux méthodes pour faire de
l’essaimage en grand et élever des reines artificielle
ment, en laissant de côté divers procédés très perfec
1. -Dans une ruche qui élève des reines, la première éclose si
elle ëst empêchée par les ouvrières de détruire ses rivales, fait entendre
un petit cri répété qui rappelle un peu une trompette entendue dans
le lointain : tu... tutu. Les autres reines encore enfermées dans leurs
cellules répondent par un chant étouffé.