Page 28 - Nouvel ABC de la Motocyclette
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         si  l'autre  bout  du  pointeau  descend  bien  à  fond  et  joue  bien
         dans  son  logement  inférieur,  sans  quoi  il  tendrait  à  rester  en
         position  de  fermeture  et  l'essence  n'arriverait  pas.
             Si  le  pointeau fonctionne  bien,  c'est plus grave  : le  flotteur
         doit  être  crevé,  l'essence  y  pénètre,  l'alourdit,  il  descend  donc
         plus  bas  au-dessous  du  niveau  de  l'essence  et,  comme  il  est
         solidaire  du  pointeau,  ce  dernier  ne  peut  plus  remonter  pour
         obturer  l'essence  en  cas  de  trop-plein.  On  peut  marcher  avec
         un  flotteur  crevé,  heureusement  car  cette  pièce  est  à  peu  près
         irréparable  ;  on  ne  peut  vider  un  flotteur  sans  le  dessouder,  ni
         le  ressouder avec des moyens de fortune  car son poids déterminé
         serait  modifié  par  l'apport  si  léger  soit-il  de  nouvelle  soudure.
         Donc,  un  seul  remède  : l'échange,  peu  coûteux du  reste.  Cette
         panne  est  certainement  très  rare.  Mais  si  vous  l'appréhendez,
         munissez-vous  d'un  flotteur  de  rechange,  mais  faites-lui  une
         place  bien  à  part  et  bien  capitonnée  dans  votre  trousse,  car  il
         est  fragile  comme  un  voile  de  mariée.
             A  ce  propos,  évitez  la hantise  des  pièces  de  rechange,  c'est
         une  manie  pire  que  celle  du  collectionneur  et  vous  finiriez  par
         accumuler tant  et  tant  de  ferraille  que,  tout  compte  fait,  vous
         auriez  avantage  à  acheter  de  suite  une  seconde  machine  et  à
         l'emporter  derrière  vous  bien  ficelée  sur  une  solide  remorque.
             Un de mes  amis avait cette marotte des pièces de rechange;
         la  roue  arrière  de  sa  machine,  telle  un  âne  bâté,  disparaissait
         sous  deux  vastes  sacoches  bedonnantes  comme  un  ventre  de
         sénateur  après  un  banquet  de  comice  agricole.  Chaque  pièce
         était  soigneusement  emballée  et  étiquetée,  tout  était  métho-
         diquement  rangé.  Un  beau  dimanche,  au  hasard  d'une  prome-
         nade,  je  rencontrai  mon  ami  et  sa  moto  : ils  étaient  arrêtés  au
         bord  d'une  route  si  déserte  et  si  nue  jusqu'à  l'horizon  qu'on
         doutait  qu'un  secours  en  pût  venir.  Je  stoppai  devant  lui  et,
         montrant ses  sacoches  ventrues,  je  lui  demandai  ce  qui  pouvait
         bien  lui  manquer ;  il  évita  mon  regard  interrogateur  et  me  ré-
         pondit  simplement  :  «  de  l'essence ...  ».  Comme  quoi  on  ne
         saurait  penser  à tout,
             Vous  voici  quelque  peu  éclairés  sur  le  carburateur.  Quand
         vous  l'aurez  démonté  deux  ou  trois  fois,  il  n'aura  plus  de
         secrets  pour  vous.
             Les  spécialistes  de  la  photo  conseillent  à  leurs  clients  de
         se  familiariser  avec  leur  appareil  neuf  en  le  manipulant  «  à
         vide  » et  jusqu'à ce  qu'ils  en  aient  bien  pénétré  le  fonctionne-
         ment,  avant  d'y  glisser  la  première  pellicule.  C'est  une  sag,3
         précaution  que  nous  devrions  bien  mettre  en  pratique  nous
         aussi.  Une dernière recommandation  avant de  passer à  un autre
         sujet  : lorsque  vous  remontez  quelque  pièce,  couvercle de  cuve,
         gicleur,  tuyauterie  ou  robinet,  assurez-vous  que  vous  les  vissez
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