Page 50 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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                      Je crois que le  Colonel Lelong était d'accord pour ca-
                  mo:vJJer  Ja  vraie  Résistanœ  vis-à-vis  àes Al}em.wà.f.  l}
                  avait du reste un de ses Fils qui combattait de l'autre côté
                 en  Afrique  et  chaque  fois  que  je lui  ai  demandé  quelque
                 chose,  il  me  l'a accordé.
                      Lelong voulait  que je fasse  rentrer les maquisards de
                 l'A.S. chez eux, promettant qu'ils ne seraient pas inquiétés.
                 Le commandant Raulet qui était d'accord avecla Résistance
                 et qui pensait passer de son côté au moment voulu, trouvait
                 que ce  n'était pas encore  le  moment  d'agir  et  avait  un
                 plan beaucoup plus précis.  Il proposait que les maquisards
                 de  Glières  disparaissent  pendant  une  journée  du  Plateau
                 afin  de  pouvoir  y  faire  passer  son  Escadron  et  dire  aux
                 Allemands  qu'il  n'avait  rien  trouvé.  Ainsi  aurait  pu  être
                 sauvé l'existence  des  Glières.  Il s'agissait de faire  adopter
                 ce plan par Lelong et par Tom. Mais Tom répondit que c'é-
                 tait impossible, qu'il ne pouvait pas abandonner le terrain
                 du parachutage. Il avait surtout peur que Lelong continua
                 à faire occuper le Plateau et le Plan ne put être mis à exé-
                 cution.
                     Je montais à Glières, le mardi 15 février pour ramener
                 les trois gardes avec le  lieutenant Bastian.  J'y rencontrais
                 le Capitaine Clair et le cantinier. Le soir même le comman-
                 dant  Raulet m'apprenait que j'étais libre.  C'est ce  soir  là
                 que  je  reçus la visite  de Bayard Capitaine  Anjot.  Il était
                 venu par Saint-Jean-de-Sixt et avait dû laisser sa voiture
                 aux Etroits barrés par les  avalanches.  Il avait  vu  Lelong
                 la nuit précédente et il  était urgent de  trouver Clair pour
                 avoir  une  entrevue  avec  Lelong.  Immédiatement  nous
                 nous rendîmes aurpès de Raulet qui après nous avoir offert
                 à souper dans une chambre de l'hôtel de la Poste mit à no-
                 tre  disposition  un  de  ses  officiers  pour  faire  franchir  les
                 barrages aux agents de liaison de Bayard. Nous leur avions
                 donné rendez-vous le  lendemain  au  barrage de  l'Essert  et
                 nous  descendîmes  tranquillement  nous  coucher  à  la  Cure
                 avec Bayard.
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