Page 50 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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46 LES MÉMOIRES DU CURÉ DU MAQUIS
Je crois que le Colonel Lelong était d'accord pour ca-
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avait du reste un de ses Fils qui combattait de l'autre côté
en Afrique et chaque fois que je lui ai demandé quelque
chose, il me l'a accordé.
Lelong voulait que je fasse rentrer les maquisards de
l'A.S. chez eux, promettant qu'ils ne seraient pas inquiétés.
Le commandant Raulet qui était d'accord avecla Résistance
et qui pensait passer de son côté au moment voulu, trouvait
que ce n'était pas encore le moment d'agir et avait un
plan beaucoup plus précis. Il proposait que les maquisards
de Glières disparaissent pendant une journée du Plateau
afin de pouvoir y faire passer son Escadron et dire aux
Allemands qu'il n'avait rien trouvé. Ainsi aurait pu être
sauvé l'existence des Glières. Il s'agissait de faire adopter
ce plan par Lelong et par Tom. Mais Tom répondit que c'é-
tait impossible, qu'il ne pouvait pas abandonner le terrain
du parachutage. Il avait surtout peur que Lelong continua
à faire occuper le Plateau et le Plan ne put être mis à exé-
cution.
Je montais à Glières, le mardi 15 février pour ramener
les trois gardes avec le lieutenant Bastian. J'y rencontrais
le Capitaine Clair et le cantinier. Le soir même le comman-
dant Raulet m'apprenait que j'étais libre. C'est ce soir là
que je reçus la visite de Bayard Capitaine Anjot. Il était
venu par Saint-Jean-de-Sixt et avait dû laisser sa voiture
aux Etroits barrés par les avalanches. Il avait vu Lelong
la nuit précédente et il était urgent de trouver Clair pour
avoir une entrevue avec Lelong. Immédiatement nous
nous rendîmes aurpès de Raulet qui après nous avoir offert
à souper dans une chambre de l'hôtel de la Poste mit à no-
tre disposition un de ses officiers pour faire franchir les
barrages aux agents de liaison de Bayard. Nous leur avions
donné rendez-vous le lendemain au barrage de l'Essert et
nous descendîmes tranquillement nous coucher à la Cure
avec Bayard.