Page 52 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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48        LES  MÉMOIRES  DU  CURÉ  DU  MAQUIS
                •  Yedescendez  cet  armement  et  la  chose  sera  réglée  ainsi  rapidement.
                •  Que cet entretien entre Lelong et moi reste strictement secret entre vous
                •  et Tom.•

                     Ainsi Anjot croyait qu'il y  avait quelque chose à faire
                avec Lelong.  Il fut donc décidé qu'il y  aurait une entrevue
                dans une maison que j'étais chargé de préparer à  la Lova-
                tière. Clair devait venir chez moi et de là se rendre au lieu
                du  rendez-vous ...  Nous  repartons  avec  Anjot  et  arrivés
                au Petit-Bornand, le  commandant Raulet met un side-car
                à  la  disposition  d' Anjot  pour  remonter  dans  les  Etroits
                pendant que je me rends à Annecy dans la voiture du com-
                mandant Raulet indiquer à  Lelong le lieu de la Rencontre.
                Ainsi le maquis voyage dans les voitures et sous la protec-
                tion de la police. N'est-ce pas de bonne augure ? ...
                     L'entrevue  acceptée  par  les  deux parties, je recevais
                de Lelong pour la confirmer le  pli suivant :

                    Monsieur l'Abbé,
                    •  Ci-joint,  veuillez  trouver  une  lettre  destinée  à qui vous savez et
                •  que  je  vous demande,  après en  avoir pris connaissance de  bien  vou-
                •  loir faire  parvenir.
                    •  Ce  faisant,  vous aurez bien servi,  Monsieur l' Abbé, aussi est-ce
                •  dans  cet esprit que  je  vous  prie de  croire  à mes sentiments les  meil-
                 • leurs.•
                                                Signé LELONG

                    •  P.S. Donnez-moi un coup de  téléphone  Annecy 17-91  dès  mis-
                 •  sion  remplie.  Merci  d'avance.•

                     Le rendez-vous fixé par cette lettre pour le lendemain
                 à  14  heures,  fut  devancé,  puisque  le  capitaine  Clair,  qui
                 s'appelait  Navan  sous  son  nom de chef départemental, se
                 rendit  la nuit  précédente  au  P.C.  de  Lelong.  Lelong  pro-
                 mit entre autres à Clair de ne pas le faire arrêter ainsi qu' An-
                 jot.  Les  négociations  furent  difficiles  parce  que  Lelong
                 voulait donner le  change aux Allemands et que pour cela
                 il  voulait la dispersion  de  la troupe de  Glières.  De l'autre
                 côté,  il  n'était  guère  possible  de  lui  donner  satisfaction
                 parce  que  cela  aurait  été  d'un  effet  lamentp.ble  sur  les
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