Page 55 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
P. 55

DE  GLIÈRES                   51
               De  temps  en  temps  quelques  Gardes  désertaient  de
           leur Unité et montaient à Glières. Raulet me donnait immé-
           diatement des renseignements sur eux en m'indiquant s'ils
           étaient  sûrs.  C'est  ainsi  qu'il  me  prévint  un  jour  qu'il
           fallait  absolument  se  défier  du  Garde  Siegel.  Je  prévins
           Tom qui malheureusement n'en tint pas compte et  ce  fut
           ce  traitre  qui  dénonça  après  la  bataille  de  Glières,  mes
           malheureux  agents  de  liaison  qui  furent  fusillés  par  les
           Allemands ainsi que mon activité.
               Le mois de février se passa donc à peu près bien et nous
           espérions nous en sortir. Hélas le mois de Mars devait nous
           être fatal.








                                                               •
                 PERQUISITIONS  DANS  LES  MAISONS



           PENDANT  tout  le  mois  de  février  les  Gardes  Mobiles
          eurent l'ordre de perquisitionner dans les maisons. Ils firent
          des  trouvailles  invraisemblables  dans  les  dépôts  qu'avait
          constitués  Lamouille :  layettes,  biberons,  vêtements  de
          femmes  etc ...  qui furent mis en vente par le  Commandant
           Raulet au profit des veuves et des orphelins du 12 février.
               Au cours du mois de janvier, Lamouille avait été pren-
          dre  à  la  Centrale  électrique  de  Saint  Pierre  de  Rumilly
          toute  l'huile  ~s  machines  et  c'est  ainsi  qu'il  en  avait
          monté un plein camion au Petit-Bornand pour l'entreposer
          chez  le  fruitier  des  Lignières  Veyrat.  Celui-ci  avait  tou-
          jours  abrité  de  nombreux  maquisards  en  leur fournissant
          le vivre et le couvert sans compter l'argent dont ils avaient
          besoin.
               Or  pendant  que  le  Groupe  Lamouille  s'était  réfugié
          à Bellajoux, Veyrat se trouvait bien ennuyé avec leurs fûts
          d'huile.  Il me demande ce  qu'il fallait  faire ...  Je lui dis de
   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60