Page 47 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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DE  GLIÈRES                   43

             tends le crépitemeit du F. M.  L'accrochage à lieu au même
             moment...  En  arrivant  à  Entremont  je  fais  part  de  mes
             craintes  à Bastian,  de  la  bonne  impression  que  j'ai eu  du
             commandant  Raulet et il est entendu qu'ils se  rencontre-
             ront le  soir même.
                  Au  retour je  rencontre  le  commandant  Raulet qui se
             rend  à  l'Essert ...  C'est  trop  tard,  il  y  a  des  morts  et  des
             blessés ... Il me fait mettre un side car à ma disposition pour
             aller  administrer les  blessés.  Il y  a  deux morts les  gardes
             Cariou et Lancelôt,  des blessés parmi lesquels le  capitaine
             Young  qui  mourra  dans  l'ambulance  qui  le  transportera.
             Je  l'arrête  au  passage  et  il  me  dit : cc  Allez  vite  vers  mes
             hommes  qui  sont  blessés»  Il y  avait  encore  le  lieutenant
             Maurel q-u&  j'ai confessé  et administré et trois  autres dont
              je ne me  souviens  pas des  noms.

                  Alors que toutes les  précautions semblaient prises,  ce
             drame s'explique ainsi :
                  1°)  L'Agent de liaison choisi n'a pas fait son devoir.  Il
             s'est ennivré et n'est pas monté à Glières ...
                  2°)  Par  suite  de  l'accrochage  du  lundi,  Tom  ayant
             donné  l'ordre  de  tirer  même  sur  la  garde,  le  malheur  a
             voulu  que  le  capitaine  Young  tombe  sur  une  patrouille
             qui exécute  l'ordre immédiatement.
                  Le lieutenant Maurel blessé, a reconnu Tom comme un
             de  ses  camarades  et  ils  se  sont  embrassés  sur  le  lieu  du
             drame.  Tom donna l'ordre de descendre les blessés sur des
             civières et ce sont des jeunes du maquis qui les redescendi-
             rent aidés de quelques habitants du pays.  Il donna l'ordre
             aussi  de  garder  trois  gardes  pour  les  échanger  contre  les
             trois  jeunes  capturés  le  lundi  7  février  et  dont il ignorait
             encore la libération.
                  L'intendant de police Lelong arrive sur ces entrefaites
             avec un état major nombreux et me prenant à part m'affir-
             me que s'il avait su il ne m'aurait pas rendu mes deux jeunes.
             A la suite de leur libération en effet, et, devant le rapport
             formel du jeune Aspirant, des miliciens et des Inspecteurs
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