Page 49 - Les mémoires du curé du maquis Des Glières
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LIBÉRATION DES GARDES MOBILES
ous en étions là, lorsque le dimanche soir je reçus, par
N un agent de liaison de Glières, deux lettres destinées
au Colonel Lelong. L'une de Tom, proposant au Colonel
Lelong l'échange de ses Gardes contre la libération des
jeunes arrêtés le 7 février et déjà libérés ainsi que celle du
curé du Petit-Bornand. Heureusement que j'eus la bonne
idée d'ouvrir le courrier. Cette lettre qui me mettait en plein
dans le bain et qui aurait gêné considérablement mon ac-
tion future passa au feu d'accord avec le commandant
Raulet. Seule la lettre du Maréchal des Logis chef Rivalleau
qui parlait des mêmes choses sans parler de moi fut ache-
minée vers Lelong.
Le 14 janvier je recevais la réponse suivante :
L'intendant de Police, Directeut' des
Opérations de Maintien de l'Ordre en Haute-Savoie
à Monsieur l'Abbé Truffy,
Curé du Petit-Bornand,
« Je vous autorise par la présente à prendre connaissance de la
• réponse faite à une lettre que m'a adressé le Maréchal-des-Logis,
• chef Rivalleau, capturé au cours de la rencontre du 12 février 1944.
• j'attire votre attention sur le fait que les nommés Bouvard,
• Carrara et Rachex ont été libérés sur votre intervention alors qu'ils
• appartenaient à l' A .S. comme en font foi les termes de la lettre adres-
• sée par le Maréchal-des-Logis, chef Rivalleau.
• Quoiqu'il en soit, je me permets de vous rappeler mon désir de
• voir mettre fin à une lutte fratricide qui n'a que trop durée.
• Usez de toute votre influence auprès de nos frères égarés pour
• les amener à reprendre le chemin du vrai devoir. Je me tiens à votre
• disposition pour tenter l'impossible. Mais pour l'amour de Dieu
• faites vite avant qu'il ne soit trop tard. Ce faisant vous aurez bien
• servi la cause de notre malheureux Pays.
• Y euillez agréer, Monsieur l' Abbé, l'assurance de mes senti-
• ments respectueux.
Signé: LELONG.