Page 626 - Merveilles Industrie Tome 4
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620 MERVEILLES DE L INDUSTRIE.
La chaleur et l’aspiration des pompes va les graisses de cuisines, — les étoupes et
porisent bientôt le sulfure de carbone qui chiffons servant au nettoyage des machines,
s’est condensé dans la chaudière C, et la — les sciures de bois provenant de l’épura
matière grasse reste seule, pendant que les tion des huiles par l’acide sulfurique, —
vapeurs de sulfure de carbone se rendent les résidus acides de l’épuration des huiles
par le tube II', dans le serpentin D, où elles — les tourteaux des graines oléagineuses,
se condensen t et tombent dans le réservoir A. colza, navette, sésame, caméline, lin ou
Quand les marcs sont épuisés de corps arachides, — les pains de creton, — les
gras par le sulfure de carbone, on ouvre lo détritus de cacao, etc., etc.
robinet K, qui fait écouler dans des barils
l’huile extraite des marcs d’olive par le sul En Allemagne, M. Seyferth a imaginé
fure de carbone. Ensuite on dévisse le cou une autre disposition d’appareil pour traiter
vercle de l’extracteur R, on démonte le faux les graines parle sulfure de carbone. 11 place
fond supérieur, et on vide le résidu, pour les graines dans une suite de cylindres, qui
charger de nouveau le faux fond et exécuter communiquent entre eux et qui sont tous en
une nouvelle opération. On fait sécher le rapport avec un réservoir contenant le sulfure
résidu à l’air en l’étalant sur des dalles. Il de carbone. Le dissolvant pénètre dans le
sert à chauffer les chaudières, ou on le vend premier cylindre plein de graines et s’y
comme engrais. sature d’huile. Ensuite, il est déplacé,
25,000 kilogrammes de marcs d’olives pro chassé par de nouveau sulfure de carbone
venant d’un moulin d’huile fournissent, en et passe dans le cylindre suivant, qui con
moyenne, avec deux appareils semblables tient également des graines, et ainsi de suite.
à celui que nous venons de représenter, On voit que cette série de cylindres réalise
2,500 kilogrammes d’huile. en grand Fappareil à déplacement des phar
Pendant cette opération, il se dégage du macies ; le procédé Seyferth n’est donc qu’un
gaz hydrogène carboné, qui incommoderait lessivage méthodique des graines concassées.
beaucoup les ouvriers. M. Deiss est parvenu Ainsi saturé d’huile, le sulfure de carbone
a empêcher le dégagement au dehors, de ce se rend dans un appareil distillatoire, où on
gaz fétide. Les gaz qui s’échappent du ré le distille, en condensant ses vapeurs dans
frigérant ne se perdent pas dans l’air libre : un serpentin. L’huile qui forme le résidu
on les dirige dans des caisses d épuration, de cette évaporation, conserve une légère
contenant plusieurs couches de chaux hy odeur de sulfure de carbone : pour l’en
dratée, disposées comme celles qui servent débarrasser, on l’agite avec 10 pour 100
à l’épuration du gaz de l’éclairage. d’alcool.
Dans l’usine de Pise, on opère, en qua Le procédé Seyferth fournit, dit-on, 40 à
rante-huit heures, sur 35,000 kilogrammes 45 pour 100 d’huile de plus que la presse
d’olives déjà pressées, et on en retire 3,400 ki la plus puissante.
logrammes d’huile.
Ce mode de traitement ne sert pas seule Un fabricant de Berlin,M. Heyl, emploie,
ment à traiter les marcs d’olives, mais tous pour extraire l’huile des graines au moyen
les résidus, de quelque nature qu’ils soient. du sulfure de carbone, un autre procédé,
Tels sont : les déchets de laine (de cardes, de qui produit, dit-on, d’excellents résultats.
tontisses, de peignage), — les résidus de la Dans son ouvrage sur les Industries agri
distillation des corps gras pour la préparation coles, M. Ronna donne les renseignements
des bougies stéariques, — les cambouis, — suivants, d’après un recueil allemand, Preus-