Page 624 - Merveilles Industrie Tome 4
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618 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
Depuis quelques années, un système tout Ce procédé d’extraction des huiles s’ac
nouveau d’extraction des huiles, l’extrac compagne encore de beaucoup de difficul
tion par un dissolvant, a été introduit dans tés pratiques, cependant il a déjà donné
quelques usines de la France et de l’é d’excellents résultats pour extraire l’huile
tranger. Ce dissolvant, c’estle sulfure de car des déchets gras de coton ou de laine, de
bone. Agité avec une graine écrasée, le sulfure la sciure de bois, et des autres matières qui
de carbone lui enlève la totalité de son prin sont employées pour filtrer et épurer les
cipe huileux. Payen avait imaginé, dès l’an huiles, et surtout pour retirer des tourteaux
née 1850, un appareil pour doser, par sa achetés aux moulins d’huile d’olives, les
dissolution dans le sulfure de carbone, dernières portions d’huile qu’ils renferment
l’huile contenue dans une graine. En se encore.
servant de l’appareil connu en pharmacie L’inventeur de ce procédé industriel,
sous le nom & appareil à déplacement, Payen M. Deiss, a monté à Londres, à Bruxelles et
avait résolu le problème d’enlever la matière à Paris, trois grandes usines, qui travaillent
grasse à une graine, sans la soumettre à chaque jour 8,000 kilogrammes de dé
l’expression. Après les expériences de Payen, chets gras et en retirent 690 kilogrammes
ce même appareil fut construit en grand, environ dégraissé. En Italie, le même pro
pour enlever aux graines, sans l’emploi des cédé a été appliqué sur une échelle plus
presses, leur principe oléagineux. Et comme grande encore, pour retirer des tourteaux
Seyferth, en Allemagne, trouva, en 1858, un d’olives pressés l’huile qu’ils retiennent tou
procédé pour préparer à bas prix le sulfure jours.
de carbone ; — comme le sulfure de car Nous représentons ici (fîg. 334 et 335),
bone, étant volatil, peut être distillé sans l’appareil construit par M. Deiss, à Pise,
perte ; — comme enfin il est reconnu que chez M. Daninos, pour le traitement des
le sulfure de carbone, après son entière va marcs d'olives.
porisation, ne laisse aucune odeur désagréa Voici comment fonctionne cet appareil.
ble aux graines avec lesquelles il s’est On place sur le faux fond G, de l’&ztfrac-
rouvé en contact, — ce nouveau procédé teur, B, le marc d’olives séché et divisé; on
est devenu industriel. pose le couvercle qui clôt hermétiquement
On comprend que le sulfure de carbone cet extracteur, et on fait jouer une pompe
doive donner un moyen d'extraire plus qui, au moyen du tube F, va puiser le sul
complètement les huiles que les meilleures fure de carbone au fond du réservoir A. et
presses, car M. Leforta retiré, par cet épuise le dirige sous le faux tond G, et lui fait tra
ment méthodique, 40 à 47 pour 100 d’huile verser les 13,000 kilogrammes de résidusgras
avec les graines de navette, 46 pour 100 qu’il s’agit de soumettre à l’action du dissol
avec la graine de pavot, et 28 pour 100 vant. Quand le lavage est complet, on ouvre
avec la graine de chanvre. Seulement, les un robinet particulier dont est muni le
huiles extraites par ce dissolvant sont plus tuyau F, et le liquide qui est resté interposé
colorées que celles que l’on obtient avec les dans les marcs épuisés, revient au réservoir
presses. L’huile de lin, par exemple, est A. On laisse égoutter le marc et l’on s’oc
verte, au lieu d’être jaune. Ces colorations cupe de le débarrasser du sulfure de carbone.
proviennent de ce que le sulfure de carbone Pour cela, on injecte sous le faux fond, G,
dissout, en même temps que l’huile, une par un serpentin perforé, de la vapeur d’eau,
résine qui existe dans la partie corticale de qui arrive par le tuyau L. La vapeur d’eau
la graine de lin. chasse le sulfure de carbone parles tubes a,a,