Page 620 - Merveilles Industrie Tome 4
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614                    MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.

              au temps et au personnel qu’elles exigent.   hydraulique verticale appliquée à l’extrac­
              Les coins de bois s’usent promptement et les   tion des huiles de graines.
               chocs fatiguent les bâtiments. En outre,    Un perfectionnement important qui a été
               comme la presse à coins donne un rende­   réalisé de nos jours dans les presses hydrau­
               ment en huile très-faible, il faut opérer deux  liques des huileries, c’est la substitution de
               fois lapression. Après une première pression,   l’huile à l’eau, pour transmettre la pression
               il faut défaire le tourteau, en retirer la farine  des pompes. On prend une huile non sujette
               en partie exprimée, la réchauffer, l’enve­  à s’épaissir, et on en remplit le tube ainsi
               lopper de nouveau, et la presser une se­  que le corps de pompe hydraulique.
               conde fois. Avec la presse hydraulique une   Comme, dans les importantes huileries, les
               seule pression suffit. On comprend donc  presses hydrauliques sont en grand nombre,
               que là quantité d’huile que fournissent les  on emploie des leviers mus mécaniquement
               presses hydrauliques en un temps donné,   pour commander les pistons de plusieurs
               soit trois fois ce que fournissent les autres  ! pompes hydrauliques. On commence parla
               presses.                                  pression de 50 atmosphères, qui est une
                 Dans les presses hydrauliques appliquées  pression relativement modérée, et l’on finit
               à l’extraction de l’huile, la soupape d’aspi­  par la pression de 200 atmosphères. L’eau
               ration se soulève d’elle-même, dès que la  | ou l’huile comprimée, passe dans un régu­
               pression a atteint son maximum, et que le  lateur spécial, qui agit comme un appareil
               tourteau ne fournit plus d’huile. Il n’y a donc  de sûreté, et permet de faire marcher toutes
               pas à craindre de rupture de l’appareil hy­  les presses avec le même levier moteur.
               draulique.                                  Avec la presse hydraulique et en chauf­
                 Avec de tels avantages, les presses hydrau­  fant les farines, une seule presse suffit pour
               liques ont dû nécessairement remplacer par­  extraire la totalité de l’huile. Mais si l’on se
               tout les presses à coins de bois, qui avaient  sert de presses à vis ou à coins, il faut sou­
               elles-mêmes remplacé les presses à vis. Dans  mettre à une deuxième pression les tour­
               quelques usines, on conserve les presses à  teaux, pour en extraire la totalité de l’huile.
               coins pour la première pression, si l’on juge   On les porte donc , comme il a été dit
               à propos, ce qui est rare, d’exprimer l’huile  plus haut, au chauffoir à feu nu ou à va­
               en deux fois.                             peur. On les laisse trois minutes exposées à
                 Il serait impossible de représenter par le  l’action de la chaleur, mais on les chauffe
               dessin les formes infiniment variées que l’on  à un plus haut degré que la première fois ;
               donne aux presses hydrauliques employées  et on les soumet à une deuxième pression.
               dans les huileries. Elles sont tantôt vertica­  L’huile que l'on obtient par cette seconde
               les, tantôt horizontales, tantôt simples, tantôt  pression, est moins pure.
               réunies deux à deux. Quelques-unes n’ont    Au-dessous de chaque presse sont des ri­
               pas de caisse de pression, et agissent sur  goles de pierre, qui conduisent les huiles
               un grand nombre de tourteaux minces, sé­  dans des réservoirs en tôle ou en fer-blanc.
               parés par des plaques métalliques. Les autres  L’huile reste en repos dans ces cuves, jus­
               sont munies de caisses de pression, au nom­  qu’à ce qu’elle se soit clarifiée. La clarifica­
               bre de quatre ou six, dans lesquelles on en­  tion par le simple repos exige douze jours.
               ferme la graine en tourteaux lourds et  Les dépôts solides qui s’accumulent par le
               épais.                                    repos,au bas de ces réservoirs, sont recueillis
                 Nous représentons ici (fig. 333) la dispo­  et repassés à la meule, puis soumis à la
               sition qu’on donne ordinairement à la presse  presse, pour en extraire l’huile.
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