Page 536 - Merveilles Industrie Tome 4
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                liquide à distiller marque 45 à 50°, à l’al­  on fait cesser la production de l’alcool à l’é­
                coomètre centésimal. S’il marquait un degré  prouvette, F, en ouvrant en grand le robinet
                supérieur, il faudrait y ajouter de l’eau, pour  d’eau de condensation n° 4. Cette condensa­
                arriver à 40 ou 50° centésimaux, au plus.  tion a pour effet de maintenir l’alcool à fort
                  Pour chauffer l’appareil, on ouvre d’a­  degré dans le condenseur C, et dans la par­
                bord le robinet de purge n° 4, puis celui de  tie supérieure de la colonne, pour empê­
                vapeur, pour chauffer promptement les  cher ces parties de l’appareil de s’imprégner
                phlegmes.                                 d’huiles essentielles.
                  Quand le contenu de la chaudière A est    Enfin, quand le thermomètre marque
                en ébullition, on ferme à moitié le robinet  102°, le liquide qui distille est épuisé d’al­
                de vapeur, afin de chasser l’air contenu dans  cool. On ouvre alors le robinet n° 3 de
                la colonne, puis on ouvre le robinet d’eau  vidange des eaux de la chaudière ; puis on
                de condensation n° 4.                     tourne le robinet à trois eaux (n° 12) posé
                  Les vapeurs alcooliques sont alors con­  sur la partie cylindrique de la chaudière,
                densées en C, et retournent à l’état liquide,   pour mettre en communication la colonne
                par le tuyau h, garnir successivement tous  et le réservoir aux huiles. Enfin, on ferme,
                les plateaux de la colonne B.             immédiatement après, le robinet de vapeur
                  Dès que tous les plateaux sont garnis d’al­  qui chauffait l’appareil. Comme la pression
                cool, on diminue l’arrivée de l’eau froide   n’est plus maintenue dans la colonne B,
                dans le condenseur C, de manière à ne  les plateaux se vident successivement de
                plus condenser que les 2/3 de la vapeur   haut en bas sur le plateau inférieur, qui
                arrivant dans le condensateur ; l’autre tiers  communique au réservoir à mauvais goût
                se rend dans le réfrigérant D, et de là dans  par le robinet à trois eaux ; on les envoie
                l’éprouvette.                             ainsi dans le réservoir où l’on a logé les
                  Les premiers produits sont à 94°, très-éthé­  produits éthérés au début de l’opération.
                riques, d’une odeur âcre et forte. On les    La puissance de l’appareil de rectification
                laisse se rendre au réservoir à mauvais goût,   de M. Savalle a seule permis l’extension
                aussi longtemps qu’ils sont imprégnés de  considérable qu’ont prise depuis quelques
                cette odeur piquante. On obtient ainsi envi­  années les distilleries françaises ; avec les
                ron 3 pour 100 du produit mis en travail. En­  anciens appareils de rectification, on n’ob­
                suite l’alcool s’épure graduellement. Il est   tenait, chaque jour, qu’environ mille litres
                d’une qualité supérieure au premier et se   d’alcool par 24 heures, tandis que les grands
                mélange aux alcools bruts de l’opération   appareils Savalle peuvent produire, dans le
                du lendemain. Alors commence à paraître,   même intervalle, jusqu’à 20,000 litres.
                par le fractionnement, le trois-six bon goût,
                qui se reconnaît à sa neutralité, à sa douceur
                et à sa limpidité ; il continue presque jus­
                qu’à la fin de l’opération.                           CHAPITRE XVI
                  Quand le thermomètre placé sur le dôme G
                                                           PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET CHIMIQUES DE L’ALCOOL. —
                marque la température 99 à 100°,            LES INSTRUMENTS POUR LE DOSAGE DES MÉLANGES
                on déguste le produit à l’éprouvette, F,    d’alcool et d’eau, ou L’alcoométrie. — l’aréomètre
                et on le fractionne, en le renvoyant au ré­  DE CARTIER ET l’alcoomètre DE GAY-LUSSAC, OU
                                                            ALCOOMÈTRE CENTÉSIMAL.
                servoir à alcool demi-fin, dès que l’on ob­
                serve que sa qualité diminue.               Nous terminerons cette Notice par l'exa­
                   Lorsque le thermomètre est arrivé à 101°,   men des propriétés physiques et chimiques
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