Page 534 - Merveilles Industrie Tome 4
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528 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
distillation, qui doit donner l’alcool pur, à ceux de la colonne distillatoire de l’appa
c’est-à-dire ne contenant autre chose que reil Derosne et Cail, — d’un réfrigérant,
de l’eau. muni d’un serpentin, etd’un vase analyseur ;
On appelle rectificateurs les alambics, ou — d’un vase contenant ce réfrigérant, qui
appareils destinés à fournir des alcools de est constamment arrosé d’eau froide par un
bon goût. Tout alambic peut, à vrai dire, réservoir supérieur.
servir de rectificateur, depuis l’alambic sim On conduit la distillation avec ménage
ple, l’alambic classique du pharmacien, du ment, et on recueille à part le produit, qui,
parfumeur et du liquoriste, jusqu’aux appa essayé à l’alcoomètre centésimal, marque
reils modernes à colonne distillatoire de entre 96 et 90° : c’est Valcool bon goût. Mais,
Derosne et Cail, Champonnois, Egrot, Sa- à partir de 89° centésimaux,les produits odo
valle, etc. Cependant, comme la rectifi rants, c’est-à-dire les principes amyliques,
cation des alcools exige quelques dispo commencent à distiller. On les recueille
sitions secondaires et toutes particulières, à part : ce sont les alcools mauvais goût,
les constructeurs d’appareils à distiller ont qui, à ce titre, reçoivent quelques applica
combiné des types spéciaux pour cette opé tions dans l’industrie.
ration . On appelle petites eaux les produits dis
Il existe dans le commerce deuxapparcils tillés qui marquent seulement 40° centé
destinés spécialement à la rectification des simaux. Ces produits sont conservés, pour
esprits : le rectificateur Dubrunfaut et le être rectifiés de nouveau. Après cette der
rectificateur Savalle. nière rectification, le liquide de la chaudière
Le rectificateur Dubrunfaut se compose est évacué, car il ne contient plus d’alcool.
d’une chaudière à esprit, chauffée à la va M. Désiré Savalle a donné de grands soins
peur, surmontée d’une colonne de rectifica à l’appareil rectificateur qui porte son nom,
tion contenant dix-huit plateaux semblables ; et qui est aujourd’hui en usage dans un
LÉGENDE DE LA FIGURE 288.
A, chaudière en cuivre ou en tôle recevant l’alcool à rec l, conduite des vapeurs de chauffage de l’appareil.
tifier. Cette chaudière contient intérieurement un ser m, trop-plein des eaux chaudes.
pentin chauffeur. 1, robinet spécial au régulateur de vapeur.
B, colonne à diaphragmes, où s’effectuent trente distilla 2, sortie des eaux de condensation de vapeur de chauf
tions successives. fage.
C, condenseur analyseur tubulaire, dont la fonction est de 3, robinet double servant à emplir et à vider la chau
renvoyer à l’état liquide vers la colonne B les deux dière.
tiers des vapeurs alcooliques qu’on lui soumet à ana 4, robinet régulateur pour admission de l’eau de conden
lyser, et à laisser passer l’autre tiers de ces vapeurs sation.
(dont le degré alcoolique est élevé) au réfrigérant. 5, robinet d’écoulement des alcools secondaires.
D, réfrigérant qui liquéfie et refroidit l’alcool déjà rectifié. 6, robinet d’écoulement des éthers.
E, régulateur automatique réglant le chauffage de l’appa 7, robinet d’écoulement des alcools bon goût.
reil et la production des vapeurs alcooliques avec la 8, reniflard destiné à empêcher l’écrasement de l’appa
précision d’un millième d’atmosphère. reil par le vide.
F, éprouvette pour l’écoulement du 3/6rectifié indiquant le 9, trou d’homme, pour visiter le serpentin de chauffe de la
volume de produit écoulé par heure. chaudière.
O, dôme de vapeur pour servir, à la fin des opérations, à 10, niveau d’eau, indiquant le volume de liquide contenu
la séparation et à l’élimination des huiles essentielles dans la chaudière.
lourdes. 11, thermomètre indiquant les différentes phases de l'o
g, col de cygne des vapeurs acooliques. pération et le moment où il faut la terminer, en souti
A, rétrogradation des alcools faibles. rant les huiles lourdes et infectes séparées par la dis
i, passage des alcools forts vers le réfrigérant. tillation.
j, communication de pression au régulateur. 12, robinet à trois eaux, pour la vidange des huiles, à la
k, alimentation des eaux froides de condensation. fin de l’opération.