Page 512 - Merveilles Industrie Tome 4
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506 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
autour un petit remblai de terre pour em une heure. On emplit de cossettes un troi
pêcher la vinasse d’aller au delà, et on y sième cuvier; ensuite, par une nouvelle
envoie les vinasses pendant plusieurs se charge de vinasses de la première cuve, le
maines. La récolte de betteraves obtenue liquide de cette cuve passe dans la seconde,
l’année suivante est d’une abondance re et le liquide de la seconde cuve dans la troi
marquable. Rien n’est ainsi perdu pour l’a sième cuve, et ainsi de suite. Une nouvelle
griculture, et les centres agricoles où se charge de vinasses sur la première cuve
trouvent des distilleries, gagnent chaque achève d’épuiser les cossettes de toute matière
année en richesse et en valeur. soluble. On fait alors écouler le liquide de
la troisième cuve dans la cuve à fermenta
Nous passons au système d’extraction de tion.
l’alcool par la macération des racines de Pour tirer parti des cossettes épuisées,
betteraves. on les mélange avec environ trois fois leur
Le système Champonnois étant le premier volume de foin, de paille, de balles de blé
en date et le plus rationnel au point de et d’avoine ou d'autres fourrages hachés, et
vue de l’exploitation agricole, doit être on abandonne le mélange dans des fosses,
décrit d’abord. Ce système permet, en effet, pendant deux à cinq jours. Il entre en fer
de transformer le sucre en alcool, tout en mentation et constitue une excellente nour
conservant à la pulpe la majeure partie de riture pour le bétail.
ses principes alimentaires, et en la mettant Pour faire fermenter le jus sucré qui s’é
sous une forme convenable pour la nour coule des cuviers-macérateurs, et qui est à
riture du bétail. une température moyenne de + 17°, on
On commence par nettoyer les betteraves ajoute, une fois pour toutes, 4 kilogrammes
dans le laveur-épierreur, ensuite on les di de levûre de bière à la première cuve de
vise, par le coupe-racines, en tranches ap fermentation, qui est de la contenance de
pelées cossettes, dont l’épaisseur n’est que 2,500 litres, et qui contient 2,000 litres de
de 2 à 3 millimètres, sur une largeur de 5 à liquide sucré.
8 millimètres, avec une longueur variable. Au bout de vingt-quatre heures, on verse
Ces cossettes sont arrosées avec de l’eau con le contenu de cette cuve dans une cuve vide,
tenant 2 litres d’acide sulfurique pour pour que le jus en fermentation s’v répartisse
1,000 kilogrammes debetteraves.Onles porte par portions égales, et l’on remplit simulta
ensuite dans lescuviers-macérateurs. Ces cu nément ces deux cuves à moitié pleines,
viers sont pourvus de doubles fonds en bois comme on avait rempli la première, en y fai
ou en tôle, perforés de beaucoup de petites sant arriver en un petit filet le jus sucré ve
ouvertures. On fait arriver sur 250 kilo nant des cossettes lessivées. La fermentation
grammes de cossettes environ, 200 litres continue dans ces deux cuves, et vingt-quatre
de vinasses encore bouillantes, sortant d’un heures après elle est à peu près terminée.
alambic à distillation. Au bout d’une heure, On laisse refroidir l’une des deux cuvées, et,
pendant laquelle on a rempli de cossettes vingt-quatre heures plus tard, on la distille.
un second cuvier, on fait passer le liquide La seconde cuvée, partagée en deux à son
de la première cuve dans la deuxième, en tour, servira à remplir à moitié une nou
versant une deuxième charge de vinasse velle cuve vide. A leur tour aussi, ces deux
sur les cossettes déjà en partie épuisées cuves à demi pleines recevront du jus frais,
de la première cuve, et on laisse cette et la fermentation y redeviendra active, à
deuxième macération s’effectuer pendant l’aide du ferment en suspension.