Page 510 - Merveilles Industrie Tome 4
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504 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE.
betteraves dans l’eau ou dans les vinasses. ces presses, est dirigé dans une cuve à fer
M. Chaniponnois, le créateur des distille mentation, en le maintenantà la température
ries agricoles, avait donné, pour l’exécution de + 20°. On ajoute au liquide de à
de ce procédé, une marche si méthodique de son poids d’acide sulfurique étendu
et si sûre, que son emploi se généralisa ra d’avance de huit à dix fois son poids d’eau.
pidement ; si bien qu’en 1868 par exemple, Puis on ajoute la levure de bière, dans la
on comptait, dans le rayon environnant Pa proportion de 7 à 8 kilogrammes délayée
ris, jusqu'à trois cents distilleries agricoles j dans l’eau, pour 150 hectolitres de jus, pour
fonctionnant par le système Chaniponnois. la première fermentation seulement. Les
D’autres agronomes, M. Kessler et M. Le autres se faisant d’une manière continue,
Play, avaient très-avantageusement mo c’est-à-dire par l’emploi d’une certaine
difié le même système, pour l’appliquer aux quantité de jus en fermentation de la cuve
conditions de l’agriculture locale. La mé précédente, n’exigent plus de levure, car h;
thode de macération était donc devenue jus de betterave en produit assez pour sa
presque universelle. Mais la construction de propre fermentation.
presses très-puissantes, qui permettent de Chacune des cuves à fermentation est
retirer la presque totalité du jus de bette munie d’un couvercle portant une trappe, qui
raves, et l’extrême simplicité que présente permet de surveiller Eopération. La fermen
l’opération quand on agit avec du jus de tation dure de 6 à 20 heures.
betteraves, ont donné naissance à la seconde La fermentation étant terminée, on pro
méthode : l’expression des racines pour en cède le plus vite possible à la distillation.
retirer h1 jus que I on fait fermenter. 11 importe que la fermentation soit uni
Aujourd hui l’agriculteur peut donc choi quement alcoolique, qu’elle ne donne pas
sir entre les deux systèmes de l’expression d’acide lactique ou acétique, et qu’elle n’ait
et de la macération. On admet, en général, pas lieu d’une manière trop tumultueuse.
que le travail de la macération est bon Il est bon, pour assurer ce résultat, de par
pour les usines traitant 15,000, 25,000 ou tager en deux une cuvée de jus parvenu
35,800 kilogrammes de betteraves, et quand presque au terme de sa fermentation, et de
les ptdpes sont destinées à être consommées faire arriver dans les deux demi-cuvées, en
sur place dans la ferme. Le travail des pres un filet mince, le jus chauffé à 4- 16° sor
ses continues est surtout avantageux quand tant des presses : la fermentation devient
on opère sur des quantités de betteraves ainsi plus régulière, il faut encore nettoyer
plus grandes, et lorsque la pulpe est desti assez souvent lés cuves, et renouveler le fer
r
née à être portée au loin; la pulpe de pres ment qui constitue le dépôt des cuves, et qui
ses étant moins chargée d’eau, économise finirait par s'altérer.
beaucoup de charrois. Nous représentons, dans la figure276, l’en
semble d’une distillerie agricole travaillant
Nous commencerons par décrire la mé les betteraves par le système de presses ins
thode par expression. tallées en Angleterre par M. Désiré Savalle.
Voici la marche générale de l’opération.
Les betteraves sont d’abord lavées, puis Les presses qui servent dans les usines
soumises à la râpe, qui les réduit en pulpe. agricoles marchant par le système de l’ex
Cette pulpe est aspirée par une pompe et re traction du jus de betteraves, sont des pres
foulée sous de puissantes presses que nous ses continues du système Pecqueur, perfec
mentionnerons plus loin. Le jus sortant de tionné par M. Auguste Collette.