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452 MERVEILLES DE L’INDUSTRIE
que furent construits les cylindres analy 1 autre côté de. l’appareil. A la jonction de ces petits
tuyaux avec le grand, sont placés deux robinets à
seurs à diaphragmes, ou plaques métalliques
trois ouvertures, extrêmement ingénieux, et que
qu’il fabriquait pour les brûleurs de vin du nous ferons connaître plus bas en détail.
bas Languedoc. « A l’aide de ces robinets on établit la communi
Nous emprunterons à l'ouvrage d'un con cation, soit avec la totalité des cases, soit avec une
partie seulement, el l'on détermine par là la force
temporain, F Art du distillateur, par Seb.
plus ou moins grande de la liqueur, à volonté.
Lenormand, la description de l'appareil « Le condensateur est totalement immergé dans
distillatoire d’Isaac Bérard, que représente l’eau, que l’on entretient graduellement à quarante
degrés de chaleur. Cet appareil est placé presque
la figure 251.
horizontalement dans une baie, et n’a, dans sa tota
lité, que l’inclinaison suffisante pour que les phlegmes
« L’appareil d’Isaac Bérard. dit Lenormand, est qui se condensent dans les cases puissent s’écouler
très-simple, peu dispendieux, et par conséquent à dans la chaudière au fur et à mesure qu’ils se for
la portée de tous les distillateurs. La chaudière est ment. A la dernière case de l’appareil est soudé un
la même que celle dont on se servait dans les an tube qui porte les derniers produits de la distillation
ciennes brùl eries, c’est-à-dire avant la découverte dans un serpentin plongé dans une cuve remplie de
d’Adam. Le serpentin est double, comme celui d’A vin, comme dans le procédé d’Adam, et de celui-ci
dam, c’est-à-dire l’un supérieur, plongé dans une dans un serpentin plongé dans une cuve pleine
cuve pleine de vin, et l’autre inférieur, plongé dans d’eau, ou réfrigérant; c’est ce serpentin que nous
une cuve pleine d’eau. L’un et l’autre ont puisé, appelons le condenseur.
dans la même source, les ouvrages du comte de « A cet appareil, infiniment ingénieux, Bérard a
Ilumford. ajouté un perfectionnement qui étonne par sa sim
« Le vase intermédiaire, le condensateur, est une plicité et par les résultats avantageux qu’il en retire.
découverte qui mérite les plus grands éloges à son Pleinement convaincu par les bons effets que pro
inventeur. Ce condensateur est formé par la réu curait son condensateur, que lorsque les vapeurs
nion de trois cylindres de quinze centimètres cha rencontrent quelque obstacle dans leur route, la
cun de diamètre, dont deux ont un mètre de partie la plus aqueuse se condense avec la plus spi
longueur chacun, et le troisième seulement cin ritueuse, et qu’il se détermine alors, à l’aide d’un
quante centimètres. Ce dernier cylindre réunit les degré de calorique suffisant, une véritable analyse
deux autres à angle droit, et ils forment ensemble de ces vapeurs, Bérard intercepta le passage de<y
les trois côtés d’un parallélogramme d'un mètre de vapeurs de la cucurbite dans la partie supérieure du
long sur cinquante centimètres de large. Les deux chapiteau, par un diaphragme en cuiv.e étamé,
extrémités de cet assemblage sont hermétiquement soudé au chapiteau dans le sens horizontal. Ce dia
fermées, à l’exception de deux issues que nous fe phragme est percé dans son milieu d’un trou de
rons connaître plus bas, et qui établissent la com cinq centimètres de diamètre, auquel est adapté un
munication du condensateur, soit avec la chau tuyau de même grosseur, et de quinze centimètres
dière , soit avec le serpentin supérieur. de longueur. Ce tuyau est recouvert parun cylindre
« L’intérieur de ces trois cylindres réunis, que l’on de même longueur que le tuyau, mais de sept cen
ne doit considérer que comme un seul et même timètres de diamètre, de manière qu’il y ait une dis
vase, est divisé en treize cases, par douze diaphrag tance d’un centimètre entre son fond et l’extrémité
mes en cuivre élamé. Chacun de ces diaphragmes du tuyau qu’il recouvre, et par conséquent son extré
porte un trou rond dans sa partie latérale, et un mité inférieure se trouve suspendue à un centimètre
trou semi-circulaire dans sa partie inférieure. Le du diaphragme. Les vapeurs qui s’élèvent dans le
trou rond sert à donner passage aux vapeurs qui chapiteau ne peuvent parvenir à son sommet qu’en
circulent d'une case dans l’autre, et le trou semi- passant par le tuyau. Elles frappent le fond du cy
circulaire laisse passer les phlegmes qui se rendent lindre, une partie s’y condense, tombe sur le dia
dans la chaudière, afin d’v subir une seconde distil phragme, tandis que la partie la plus spiritueuse
lation. monte dans la partie supérieure du chapiteau, et
« A l’extérieur de ce condensateur est un tuyau de enfile son bec pour se rendre dans le cylindre.
trois centimètres de diamètre, qui est le prolonge « Les vapeurs condensées, à force de s’accumuler
ment du chapiteau de la chaudière, et qui, traver sur le diaphragme, finiraient par remplir la partie
sant tout l’appareil à dix centimètres au-dessus, supérieure du chapiteau et par conséquent par cau
communique avec le condensateur par quatre tubes ser une explosion, s’il n’avait eu la sage précaution
latéraux dont deux servent à porter les vapeurs di d’v adapter un tube de sûreté qui garantit de tout
rectement dans les deux cases extrêmes d’un côté, accident. Ce tube, qui a trois centimètres de diamètre
et les deux autres dans les deux cases extrêmes de et la même hauteur que le premier, est soudé au