Page 353 - Merveilles Industrie Tome 4
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LA BIÈRE.                                   347


         malt entièrement épuisé de tout produit so­ ] tage le malt par l’eau et l’on fait agir l’eau à
         luble, et qui se compose des pellicules 'li­  une température plus élevée, enfin on fait
          gneuses de l’orge, des débris de radicules et  I repasser sur le malt les infusions déjà obte­
          de tigelles et d’albumine coagulée.       nues. C’est là le procédé par décoction ou la
            On appelle drèche le malt ainsi épuisé j méthode allemande qui sert à la préparation
                                                    des bières de Bavière, d’Autriche, de Stras­
                                                    bourg, etc., et qui s’est aujourd’hui natura­
                                                    lisé en France. Dans cette méthode, les
                                                    affusions d’eau, les trempes, selon le mot
                                                    technique, sont plus nombreuses que dans la
                                                    première méthode. On opère quatre et même
                                                    quelquefois jusqu’à cinq infusions et l’on
                                                    commence ce brassage à une plus basse
                                                    température ; enfin les affusions d’eau sont
                                                    faites, non pas au moyen d’eau pure, mais
                                                    avec le moût lui-même, que l’on tient en ré­
                                                    serve dans une chaudière spéciale, pour le
                                                    reverser sur le malt au moment voulu. Ce
                                                    liquide trouble, porté rapidement à l’ébul­
                                                    lition, sert à produire, avec le malt resté
                                                    dans la cuve-matière, une seconde infusion,
                                                    qui est naturellement plus chargée que la
                                                    première.
                                                       Cette méthode est aujourd’hui la plus ré­
                                                    pandue. Les brasseurs de l’Allemagne et de
                                                    l’Autriche n’en emploient pas d’autre, et
                                                    nos grandes brasseries françaises, qui fabri­
                                                    quent presque toutes aujourd’hui leur bière
                                                    par le procédé allemand, l’ont adoptée.
                                                    Nous décrirons avec soin cette manière do
                                                    traiter le malt par l’eau chaude en parlant
                                                     de la fabrication de la bière par les métho­
                                                     des allemandes. Pour le moment, nous con­
                                                     tinuons à exposer le procédé général.

                 Fig. 204. — Le fourquet des brasseurs.
                                                       Au sortir de la cuve-matière le moût tient
          par l’eau chaude. La drèche sert à la nour­  en dissolution du sucre provenant de la sac­
          riture des bestiaux.                       charification de l’amidon, de la dextrine ou
                                                     gomme d’amidon et quelques matières azo­
             Le procédé que nous venons de décrire,   tées solubles.
          pour traiter le malt par l’eau chaude, est le   La coction, ou houblonnage, suit le traite­
           procédé par infusion. C’est, ainsi qu’opère  ment du malt par l’eau chaude.
          toujours le brasseur anglais, et qu’opérait   La coction, ou houblonnage, qui con­
          tou jours autrefois exclusivement le brasseur  siste à faire bouillir avec du houblon le li­
          français. Mais, aujourd’hui, on épuise davan-  quide sortant de la cuve-matière, a pour but
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