Page 352 - Merveilles Industrie Tome 4
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                 tion qui a pour but de traiter par l’eau   moyenne de -|- 73° environ, qui est la plus
                 chaude le malt concassé.                  favorable à la transformation de l’amidon
                   Le brassage consiste à soumettre métho­  en sucre par la diastase. C’est alors que l’on
                 diquement le malt écrasé à l’action de l’eau  brasse fortement le mélange, c’est-à-dire
                 portée à une température progressivement  qu’on l’agite très-vigoureusement.
                 croissante, mais qui ne doit jamais aller jus­  Dans les petites brasseries on produit cette
                 qu’à l’ébullition, c’est-à-dire jusqu’à + ÎOO".  agitation à la main, au moyen de longs râ­
                   On appelle cuve-matière la cuve dans la­  teaux appelés fourquets (fig. 204) que l’ou­
                 quelle le malt est soumis à l’action de l’eau  vrier promène, à force de bras, dans la
                 chaude, pour dissoudre le sucre déjà formé  chaudière. Mais dans les grandes brasseries,
                 dans la graine, et pour favoriser l’action  i il serait impossible d’opérer cette agitation
                 saccharifiante de la diastase sur l’amidon de  a bras d’homme. On fait usage, dans ces
                 la graine non encore saccliarifiée.       grandes brasseries, d’agitateurs mécaniques.
                   Cette cuve, légèrement conique, et de la  On voit sur la figure 203 la forme des pa­
                 hauteur de l“,70 avec un diamètre variable,   lettes des deux agitateurs A, et B, de la cuve-
                 selon l’importance de la brasserie, est pour­  matière en usage à la brasserie Fanta, ainsi
                 vue d’un double fond percé de trous et dis­  que l’engrenage CD, au moyen duquel la
                 tant de 5 à 6 centimètres du fond. Les trous  force motrice est transmise à ces agitateurs.
                 sont coniques et leur grand diamètre tourné   Quand le brassage est terminé, on recou­
                 vers le bas, pour éviter qu’ils ne s’engor­  vre la cuve-matière de son couvercle de bois,
                 gent. Un tube sert à amener à volonté un  et on laisse le liquide en repos pendant deux
                 courant d’eau chaude sur le double fond.   ou trois heures. Alors on vide la cuve, en
                 C’est sur ce double fond que l’on place le  ouvrant un robinet placé à sa partie infé­
                 malt. La cuve peut être fermée par un cou­  rieure, et l’on reçoit cette dissolution dans
                 vercle, pour éviter la perte de chaleur par  la chaudière à cuire.
                 le rayonnement.                          i L’infusion que l’on vient de soutirer ayant
                   La figure 203 représente la coupe de la  enlevé la plus grande partie du principe su­
                 cuve-matière delà brasserie Fanta, à Sèvres.  cré, et la plus grande partie de l’amidon
                   Voici comment on conduit le lavage  étant saccliarifiée, il n’y a plus d'inconvénient
                 méthodique par l’eau chaude, dans le pro­  à élever davantage la température de l’eau
                 cédé général de fabrication de la bière que  mise en contact avec le malt. On fait donc ar­
                 nous exposons.                            river dans la chaudière une nouvelle quantité
                   Le malt étant disposé au fond de la  d’eau à 4- 90", laquelle, se mélangeant au
                 cuve, on y fait arriver de l’eau à -j- 60° ou  malt, donne une température de -j- 80°. On
                 + 63° en ouvrant un robinet placé sur le  brasse de nouveaule mélange, puis onle laisse
                 trajet d’un tube qui communique avec une  en repos, comme précédemment. Après ce re­
                 chaudière de cuivre placée à un étage su­  pos on soutire la nouvelle infusion, que l’on
                 périeur. Ces premières portions d’eau à  dirige dans la chaudière à cuire, pour la
                 4- 60° ou 4- 65°, sont destinées à bien pé­  joindre à la première infusion. On répète
                 nétrer le malt, à le gonfler, et à dissoudre le  une troisième fois ce lavage en employant
                 sucre formé par la germination. On laisse  de l’eau presque bouillante, ce qui achève
                 l’eau agir pendant une demi-heure à peu  d’épuiser toutes les matières solubles du
                 près sur ce malt, puis on fait arriver une nou­  malt et de compléter la saccharification de
                 velle quantité d’eau à 4~90°. Le mélange de  l’amidon par la diastase.
                 l’eau à -j- 63° et de l’eau à 90° forme une   11 ne reste plus dans la cuve-matière qu’un
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